Une nouvelle stratégie humanitaire pour le Luxembourg
À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, instaurée par l’Organisation des Nations unies (ONU) et ayant lieu chaque 19 août afin de sensibiliser l’opinion publique à l’assistance humanitaire et à la nécessité de soutenir ces actions partout dans le monde, les constats sur l’état des crises humanitaires mondiales sont alarmants. Selon l’ONU, 274 millions de personnes dans 63 pays auront besoin d’aide humanitaire et de protection cette année.
C’est dans ce contexte que la Direction de la coopération et de l’action humanitaire a élaboré sa nouvelle stratégie de l’action humanitaire, qui vise à mieux répondre aux crises multidimensionnelles dans un contexte mondial de plus en plus volatile, se caractérisant par plus de conflits, d’instabilité et de violence ainsi que par le changement climatique et les crises sanitaires. En exploitant d’avantage les moyens et l’expertise de pays, le Luxembourg compte rendre son action plus ciblée, efficace, durable, inclusive et dans plein respect des principes humanitaires. La stratégie, présentée aujourd’hui par le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Franz Fayot, est composée de six priorités transversales, six objectifs stratégiques et 50 points d’action qui devraient permettre une meilleure évaluation de l’impact de l’action humanitaire luxembourgeoise dans la pratique.
La réponse du Luxembourg aux crises humanitaires en 2022
En réponse aux crises humanitaires, qui continuent à augmenter en nombre, en durée et en complexité, le Luxembourg cherchera à établir une part fixe, dédiée au budget humanitaire, à un niveau de 15% de son aide publique au développement (APD) globale à partir de cette année. Pour 2022, une enveloppe de 65,15 millions d’euros est ainsi prévue.
En 2022 seulement, le Luxembourg a déjà participé à une dizaine de conférences de contributions d’assistance humanitaire relatives aux situations humanitaires au Yémen, en Afghanistan, au Sahel et Lac Chad, dans la Corne de l’Afrique, en Ukraine et en Syrie. Au total, les annonces faites dans le cadre de ces conférences s’élèvent à plus de 30 millions d’euros.
Depuis le début de l’agression russe en Ukraine, le Luxembourg a annoncé au total 4 millions d’euros destinés à l’aide humanitaire, sans compter les contributions en nature, mis à disposition respectivement par le CGDIS et le ministère de la Santé, comme les 50 tonnes d’équipement contre l’incendie, le matériel médical et les médicaments d’une valeur de 3 millions d’euros ainsi que 692.000 tests rapides antigéniques mis à la disposition de l’Ukraine pour une valeur de près d’un million d’euros. Faisant suite à une requête d’assistance du Programme alimentaire mondial (PAM) dans son rôle de chef de fil du «emergency telecommunications cluster» (ETC), le ministère des Affaires étrangères et européennes a par ailleurs mis à disposition du matériel de communication par satellite emergency.lu, assurant une connexion Internet indépendante pour les acteurs humanitaires dans la région de Dnipro.
Afin de faire face à l’insécurité alimentaire croissante, la Direction de la coopération et de l’action humanitaire a réagi, entre autres, sur deux plans. Premièrement, un appel à projets a été publié au 1er juillet dernier afin de permettre aux ONG luxembourgeoises de mettre en place des projets humanitaires sur le court terme dans les pays en proie aux crises alimentaires les plus aigües.
Deuxièmement, le Luxembourg compte également réagir sur le moyen terme. En termes de coopération au développement bilatérale et afin de soutenir ses pays partenaires face à l’insécurité alimentaire, la Coopération luxembourgeoise a mandaté, de manière exceptionnelle, son agence d’exécution, Lux-Development, pour identifier, mettre en œuvre et assurer le suivi de soutiens d’urgence en matière de sécurité alimentaire en 2022. Les soutiens seront ainsi adaptés aux différents contextes et demandes d’appui et seront destinés aux populations les plus vulnérables.
Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes, et la Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire