INVESTISSEMENTS D’AVENIR DANS LE RÉSEAU DU FUTUR
C’est sans surprise qu’en juillet dernier POST Luxembourg, acteur majeur des télécommunications au Grand-Duché, s’est vu attribuer une licence d’utilisation des fréquences 5G. Le déploiement du nouveau réseau mobile constitue, au côté de l’extension du réseau de fibre optique et de la transition vers le «All-IP», un des trois piliers sur lesquels repose le « réseau du futur » pour lequel l’opérateur a décidé d’augmenter ses investissements. Interview avec Cliff Konsbruck, directeur de POST Telecom S.A.
Pouvez-vous nous présenter le « réseau du futur » dans lequel POST Luxembourg a décidé d’investir 50 millions d’euros supplémentaires ?
La digitalisation du Luxembourg passe par une connectivité performante et évolutive. Pour répondre à l’accroissement des données et aux usages toujours plus digitaux, POST continue à investir dans le « réseau du futur » en augmentant les capacités du réseau 4G, en préparant la 5G et en poursuivant le déploiement de la fibre optique. Avec plus de 250 millions d’euros investis dans les réseaux de télécommunications en cinq ans, POST est l’un des principaux acteurs de la digitalisation au Grand-Duché.
POST Luxembourg a ainsi posé plus de 19500 km de câbles à fibres optiques avec plus de 1285000 km de brins de fibre individuels. Placées sur l’Équateur, ces fibres feraient 32 fois le tour de la Terre. Les investissements conséquents de ces 15 voire 20 dernières années, notamment dans le développement du réseau de fibre optique, positionnent aujourd’hui le Luxembourg à la tête de l’UE en termes de couverture des ménages en ultra-haut débit. Et qui dit fibre optique, dit aussi trafic de données en illimité. La crise sanitaire, avec le recours massif au télétravail et les services de streaming, a confirmé que cette infrastructure est indispensable à l’économie nationale et à la population.
Afin d’accélérer le déploiement de l’ultra-haut débit en général et dans les régions rurales en particulier, POST Luxembourg a décidé d’augmenter de 50 millions d’euros le budget pluriannuel prévu pour les investissements dans le réseau de télécommunications. Aujourd’hui, POST permet à près de 70% de la population de se raccorder à un accès Internet ultra-haut débit. D’ici 2023, nous visons à dépasser les 75%.
Quels sont les défis qui accompagnent ce passage au « réseau du futur » ?
Actuellement, POST Luxembourg est à 70% de couverture nationale en fibre optique, principalement là où la population est la plus dense – certaines communes sont même très proches de 100% de couverture.
Les prochaines étapes du déploiement concernent notamment des zones rurales. Or, ouvrir des tranchées dans le seul but d’y installer la fibre optique ne se justifie guère. Dans la mesure du possible, nous préconisons de nous coordonner avec d’autres acteurs tels que les communes, l’Administration des ponts et chaussées ou les gestionnaires de réseaux d’électricité et de conduites de gaz naturel afin de mutualiser les travaux nécessaires aux installations souterraines. Cette démarche a évidemment une influence sur la planification du déploiement. En parallèle, POST Telecom propose des solutions d’ultra-haut débit via le réseau mobile.
Ce réseau repose sur la technologie IP, la fibre optique et la 5G. Quels sont les avantages de ces solutions et quelles perspectives de développement offrent-elles pour l’avenir ?
La fibre optique et la 3G, 4G et 5G font partie du réseau qui sert à transporter les données. Dans le passé, nous distinguions toujours les réseaux fixes souterrains et les réseaux mobiles. Rassemblées au sein du «réseau du futur», ces deux technologies cohabiteront en fonction des besoins et de la situation des utilisateurs.
La fibre optique reste le moyen le plus performant pour accéder à l’ultra-haut débit puisque, contrairement à une antenne relais du réseau mobile, la bande passante n’est pas partagée avec d’autres usagers. La 5G offrira cependant la possibilité à certains clients qui ne sont pas encore raccordés à ce réseau de se connecter à l’ultra-haut débit via un routeur 5G.
La technologie IP est le protocole standard pour l’échange de données sur le réseau. POST a prévu de mener la transition vers le «All-IP» de manière progressive et, dans la majorité des cas, sans qu’une intervention du client soit nécessaire. Pour vulgariser, disons qu’avec l’«All-IP», le même langage est parlé partout et par l’ensemble des appareils et terminaux. Cette standardisation réduit le nombre de technologies utilisées, accélère l’installation et la mise en œuvre des services existants et crée des opportunités pour le développement de nouveaux services et applications.
La 5G utilisera la même gamme d’ondes que les technologies antérieures, mais de façon plus efficace et moins énergivore
L’entrée dans ce réseau du futur ne fait pas l’unanimité et nombreux sont ceux qui craignent les conséquences environnementales et sanitaires de la 5G. Ses promesses surpassent-elles ces risques ?
POST est consciente des craintes que la 5G peut soulever. Il convient dès lors de bien renseigner les citoyens et les utilisateurs sur les informations factuelles disponibles à ce jour. Les craintes concernent notamment les fréquences. Aujourd’hui, celles qui sont attribuées au réseau 5G sont de 700 MHz et de 3,6 GHz. Ainsi, la 5G utilisera la même gamme d’ondes que les technologies antérieures (2G, 3G, 4G), mais de façon plus efficace, et donc moins énergivore. Notons que les fréquences des réseaux Wi-Fi domestiques sont même supérieures au 3,6 GHz prévus pour la 5G.
Propos recueillis par A. Jacob