Quand l’innovation passe par la digitalisation

Appartenant au groupe international et multidisciplinaire CFE et spécialisée dans le gros-œuvre, CLE gère des projets en tant qu’entreprise générale depuis le terrassement jusqu’à la remise des clés. Bureaux, logements, écoles, centres commerciaux,… ses 300 collaborateurs qualifiés œuvrent sur une grande variété de chantiers. Parmi eux, Amaury Vilmouth, chef de service BIM et méthodes, ainsi que Julien Riedinger et Omar Maatar tous deux directeurs de travaux, nous parlent des dernières innovations que la société a déployées pour améliorer l’efficacité de ses processus et par là, la qualité des produits et services rendus à sa clientèle.

Optimiser les processus de travail

Pour une meilleure gestion de ses chantiers, CLE s’est lancée dans l’élaboration de modes opératoires standardisés, et ce, en collaboration avec les équipes de terrain dans le but d’optimiser la construction en la préparant en amont. S’inspirant de l’industrie japonaise, la société a ainsi décidé d’appliquer la méthode des 5S visant à améliorer continuellement les tâches exécutées sur le terrain en débarrassant, rangeant, nettoyant, standardisant et formant ses équipes. Julien Riedinger, responsable de l’exécution des chantiers, explique: «Par exemple, en définissant des zones de stockage stratégiques, on favorise une meilleure circulation sur les chantiers et on évite les accidents de travail ainsi que les erreurs coûteuses. En augmentant notre productivité, nous nous assurons du respect des délais et améliorons la qualité des projets remis».

La digitalisation s’est par ailleurs invitée dans la révision des processus de la société, notamment pour les autocontrôles, qui se font à présent à partir de tablettes pour un suivi plus rigoureux des tâches exécutées. «Nous venons également de mettre en place un logiciel nous permettant de mieux piloter la fin d’un chantier en suivant les réserves des clients lors de la réception, afin de s’assurer de leur satisfaction», ajoute Julien Riedinger.

Toujours par voie digitale, les équipes chantiers sont encouragées à remonter leurs expériences par le biais des retours d’exploitation. Julien Riedinger décrit: «Cet outil est un bon moyen d’évaluer les pratiques de terrain: les ouvriers communiquent leurs impressions sur les nouveaux modes opératoires, outils ou techniques de construction en précisant les pertes et gains qu’ils impliquent. Ainsi, toute la société pourra bénéficier de leurs expériences, bonnes ou mauvaises».

Améliorer la logistique des chantiers

Ces derniers mois, CLE a connu une forte accélération dans la digitalisation de ses activités, notamment provoquée par l’épidémie de Covid-19. «Par exemple, nos chantiers sont aujourd’hui équipés d’écrans et de webcams pour dématérialiser les réunions sur site. De plus, nous testons des plannings collaboratifs dématérialisés avec nos partenaires, ou encore des outils digitaux de développement logistique», souligne Omar Maatar. Ses avantages sont multiples: garante d’efficience, de qualité des processus et des réalisations, de maîtrise des coûts et des délais, la digitalisation favorise par ailleurs le partage d’expérience et la communication inter-service. En simplifiant les processus, elle dégage aussi du temps aux employés, qui peuvent se concentrer sur leur cœur de métier.

En appliquant la méthode de management «LEAN» visant à éviter le gaspillage de ressources et de temps, l’entreprise de construction a détecté une opportunité d’optimisation des flux logistiques vers ses chantiers. Des statistiques montrent qu’en moyenne une palette est déplacée huit fois avant son utilisation! Pour éviter cette perte de temps, CLE a créé un Centre de Consolidation de la Construction: «Il s’agit d’un entrepôt intermédiaire dans lequel nos différents fournisseurs nous livrent les matériaux. Suivant les besoins de son planning, le chantier demandera des livraisons de manière consolidée au centre. Celui-ci rassemblera les matériaux demandés et affrètera un transport justement dimensionné qui délivrera la commande au bon moment et au bon endroit sur le chantier, et ce, en horaires décalés pour éviter le trafic», détaille Omar Maatar. Toute une logistique, testée avec succès en 2020 dans le cadre d’une collaboration avec le LIST et les CFL, que la société applique aujourd’hui à d’autres chantiers.

Enfin, grâce à la création d’une plateforme en ligne, CLE a digitalisé la réception des marchandises. «Cela nous assure une meilleure gestion des stocks et une plus grande précision dans les lieux de livraison sur le chantier même. Il s’agit d’un vrai plus pour les équipes qui peuvent désormais réceptionner les livraisons quand elles le souhaitent!», conclut Omar Maatar.

Premiers essais dans le BIM

CLE s’est lancée dans le BIM en 2019, en créant un service dédié en interne, qui a pour but de l’implémenter dans l’ensemble de ses départements. Pour l’heure, l’outil est principalement utilisé pour les études de prix, en méthodes et en exécution. Amaury Vilmouth détaille: «Pour chaque nouveau projet, Dorian Van Passenhove et François Cornez, respectivement BIM coordinateur et modeleur, réalisent systématiquement une maquette métier intelligente en interne répondant aux besoins directs des différents services. Nous en extrayons par exemple des quantités afin de faire gagner du temps à l’ensemble de nos services dans le cadre de la réalisation de leurs métrés».

Optimiser la construction grâce à des modes opératoires standardisés»

Il ajoute: «Les maquettes BIM permettent aujourd’hui de visualiser très tôt les difficultés techniques que nous risquons de rencontrer et servent de base à la réalisation de notre préparation de chantier. Nous pouvons ainsi répondre plus précisément à des offres de prix en réduisant drastiquement la part d’imprévus. En facilitant la lecture des plans, les maquettes permettent une meilleure communication entre les différentes équipes amenées à collaborer sur un même projet, qui se représentent plus facilement les difficultés qui pourraient se présenter».

Il s’agit d’un premier pas dans le BIM. CLE compte bien sûr étendre son utilisation à d’autres services, sans toutefois brûler les étapes: «Le recours à cet outil nécessite une révision en profondeur de nos processus internes. Nous voulons donc nous assurer de maîtriser chacune des étapes avant de passer à la suivante». CLE l’a bien compris: il faut prendre le train du BIM en marche!

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