The Cloud: Un nuage de savoirs
Créée en 2009 et reconnue comme fondation d’utilité publique, André Losch Fondation soutient et accompagne des projets dédiés aux jeunes du Luxembourg dans divers domaines pour contribuer au développement d’une société plus juste et durable. André Losch, son fondateur, avait déjà imaginé de son vivant un auditorium qui est ensuite devenu «The Cloud» avec la sélection du projet du cabinet d’architecture SANAA: un bâtiment marqué de l’empreinte contemporaine de l’architecture du Kirchberg. Cet édifice en sera la nouvelle vitrine. Conçu comme la porte d’entrée du futur campus, le «nuage», baptisé comme tel en raison de sa forme, a toutes les cartes en main pour se muer en un temple du savoir au cœur du quartier de la capitale. Prévu pour 2025, ce projet mêle plusieurs facettes où la durabilité s’allie à la conception d’un espace social attractif propice aux exigences posées aux universités d’aujourd’hui.
Un projet aux allures contemporaines
À la suite d’un concours, la conception et la réalisation du projet a été confiée au cabinet d’architectes japonais SANAA, en coopération avec le cabinet luxembourgeois Fabeck Architectes. Le jury a notamment été séduit par sa simplicité, son ouverture et sa transparence permettant les échanges entre le public des quartiers adjacents et les utilisateurs du bâtiment. Les architectes ont en effet libéré le rez-de-chaussée pour le rendre totalement transparent et permettre au parc de s’étendre jusque sous le bâtiment créant ainsi une vraie continuité avec les environs.
Imaginé comme un point d’ancrage pour l’aménagement urbain du campus universitaire du Kirchberg, «The Cloud» s’intègre dans une stratégie de développement marquée par des projets encourageant la vie de quartier: en diversifiant l’offre de logements ainsi qu’en favorisant les commerces de proximité et les activités culturelles. En s’intégrant comme une extension naturelle du parc environnant, le projet d’André Losch Fondation mélange différents univers afin de créer un nouveau forum pour le quartier et la capitale du Grand-Duché.
Créer une totale transparence et permettre au parc de s’étendre jusque sous le bâtiment
Les études ont démarré en 2020 et la livraison de l’édifice est prévue pour 2025. Un comité de pilotage, composé de représentants de l’État, de l’équipe de gestion du projet et de la Fondation a été formé pour veiller à ce que les intérêts et besoins de toutes les parties prenantes soient pris en compte.
De multiples fonctionnalités…
«The Cloud» se situera sur l’Avenue J.F. Kennedy, aux abords de la station de tramway «Universitéit», plus précisément entre le parc central Kirchberg et le SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust) de l’Université. Son emplacement, idéal, a été choisi pour inviter les riverains à traverser et profiter de ce nouvel espace extérieur couvert. Trois sous-ensembles composent le bâtiment. Le premier sous-sol est dédié à l’espace d’enseignement, avec plusieurs salles de cours, de séminaires ou de travaux pratiques, et aux bureaux de l’administration. Cet étage est le plus «calme» et est connecté à l’espace public par trois patios qui apportent une lumière naturelle. Le rez-de-chaussée abrite la zone d’entrée et deux amphithéâtres d’une capacité de 40 personnes chacun pouvant accueillir des événements. La plus grande salle du bâtiment, qui est l’élément principal du projet, se trouve au premier étage. Celle-ci peut accueillir 450 personnes et mise sur la flexibilité d’utilisation puisqu’elle peut se diviser en deux sous-espaces. Autour de cet auditorium se placent différents espaces tels que le café face au parc ou d’autres points de restauration. On y trouve également un large hall et des salles multifonctions.
… au sein d’un volume organique
En surplombant le parc, le bâtiment flotte tel un nuage au-dessus de l’Avenue J.F. Kennedy. D’où son nom, car le cabinet SANAA a souhaité concevoir un volume organique qui ondule le long de l’Avenue et rompt en douceur avec la continuité du tissu urbain pour créer un moment de pause qui invite les badauds à s’arrêter, à prendre le temps de contempler l’architecture et à appréhender l’espace. L’auditorium s’élève à 7 m de haut et permet au parc de s’étendre sous cette canopée et de s’inviter dans les différentes entités du projet à travers les reflets sur la façade du premier étage ou dans les patios du premier sous-sol.
Une approche architecturale durable
Flexible et multifonctionnel, ce bâtiment répond ainsi aux exigences posées aux universités d’aujourd’hui. «The Cloud» mise également sur une architecture durable mêlant aspects économiques, écologiques, techniques et esthétiques. Ces considérations se reflètent notamment dans un confort élevé et une bonne accessibilité pour les utilisateurs, la qualité thermique de la structure et l’efficacité énergétique, la gestion responsable des ressources par le contrôle de l’usage de l’eau et des émissions de CO2 et, enfin, l’optimisation des coûts sur tout le cycle de vie du bâtiment. Les analyses pour les certifications BREEAM et WELL sont notamment déjà en cours.
Cette approche architecturale a été choisie pour que les usagers perçoivent ce bâtiment comme étant tourné vers l’avenir grâce à plusieurs dispositifs mis en place. Le premier étage a par exemple été considéré comme une place tempérée. Ce parti pris de concevoir l’espace de circulation comme une continuité de l’extérieur permet de réduire les besoins en chauffage. Ce lieu devient ainsi une zone tampon entre l’extérieur et l’intérieur. Ce concept de température appuie l’idée de continuité entre le parc, la place et l’auditorium et assure une transition entre les différentes ambiances du projet.
Miser sur une architecture durable mêlant aspects économiques, écologiques, techniques et esthétiques
Quant à la toiture, celle-ci sera recouverte de panneaux solaires afin de permettre au bâtiment de produire une partie de son énergie. La façade, elle, est essentiellement transparente, offrant des vues à 360 degrés. Cette conception permet à l’édifice de bénéficier de lumière naturelle tout au long de la journée, minimisant les besoins en éclairage artificiel.
Par P. Brick