LA TECHNOLOGIE BLOCKCHAIN, UN ATOUT POUR LE SECTEUR PUBLIC
Le ministre délégué à la Digitalisation, Marc Hansen, a annoncé, le 23 mai dernier à l’Infrachain Summit 2019, la création de la première blockchain du secteur public en présence de Patrick Houtsch, directeur du Centre des technologies de l’information de l’Etat (CTIE), et de Yves Wengler, président du Syndicat intercommunal de gestion informatique (SIGI). Mais qu’est-ce qu’une blockchain ? Et quelles sont ses implications dans la gouvernance ?
L’Infrachain Summit est un rassemblement annuel consacré aux thèmes de la blockchain où la gouvernance rencontre la technologie et où la conformité rencontre les opérations. Il se concentre sur les aspects de gouvernance et de conformité de la Blockchain sans perdre de vue les implications techniques. Le Luxembourg se distingue ainsi en mettant en place une blockchain du secteur public, une configuration unique pour le Luxembourg et probablement dans le monde.
Selon le ministre délégué à la Digitalisation, Marc Hansen, cela permettra d’exécuter une première série d’applications déjà en cours, pour mieux comprendre les opportunités et les avantages offerts par cette technologie. Le gouvernement voudrait ainsi jouer un rôle de pionnier dans le domaine de la blockchain. « Si l’État réalise des avancées significatives dans la numérisation et l’utilisation des nouvelles technologies, les entreprises seront également encouragées à le faire » a ajouté le ministre.
Qu’est-ce que la technologie blockchain ?
La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée et fonctionnant sans organe central de contrôle. Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. Une fois validées par le réseau et enregistrées, ces données ne peuvent plus être falsifiées. De ce fait, les transactions sont intrinsèquement fiables.
La blockchain constitue une implémentation particulière des technologies dite DLT « Distributed Ledger Technology ». Ces nouvelles technologies introduisent d’importantes possibilités de gestion de l’information dans le secteur public. Les DLT appliqués à celui-ci peuvent résoudre des problèmes actuels en cas de sinistre, d’attaque ou de tout autre type de perturbation. Ainsi, les DLT pourrait potentiellement aider les gouvernements à réduire la fraude et les erreurs, peuvent agir comme vecteur de digitalisation des processus et servir à améliorer la transparence des données et des transactions gouvernementales. Mais qu’est-ce que la DLT ?
La technologie des registres distribués (DLT)
La technologie des registres distribués, ou DLT (Distributed Ledger Technology), est un système numérique qui enregistre des transactions d’actifs et leurs détails dans plusieurs emplacements à la fois. Contrairement aux bases de données traditionnelles, la DLT ne dispose pas d’un dépôt de data de référence ni de fonction d’administration centralisée. L’engouement initial suscité par cette technologie s’expliquait principalement par son application aux transactions financières. Cela n’a rien d’étonnant, compte tenu de l’adoption croissante du bitcoin dans le monde entier. Les banques et autres institutions financières n’ont pas tardé à s’y intéresser aussi. Les registres distribués peuvent ainsi être utilisés par le secteur public, d’où l’initiative luxembourgeoise, dans le cadre du recouvrement des impôts, du transfert de titres de propriété, du versement de prestations sociales et même des procédures électorales. Les domaines d’applications sont multiples. Certains considèrent même que chaque individu devrait pouvoir exploiter la DLT pour enregistrer et contrôler plus efficacement ses données personnelles, et n’en partager qu’une partie en fonction des besoins.