Strassen, commune en mouvement pour le climat
Depuis 2012, la commune de Strassen s’engage activement dans le Pacte Climat. Mobilité douce, rénovation énergétique, aménagements durables et sensibilisation des plus jeunes rythment une stratégie cohérente et ambitieuse. Deux fois certifiée, la commune continue d’avancer, portée par une forte participation citoyenne et des choix structurants en matière d’environnement. Une dynamique soutenue par l’échevine du climat et de la nature Maryse Bestgen-Martin et le bourgmestre Nico Pundel.
Depuis quand la commune est-elle engagée dans le Pacte Climat ? Quelles ont été les grandes étapes de certification ?
MBM : La commune est engagée depuis 2012, notamment avec le Pacte Climat 1.0 et a obtenu sa première certification en avril 2016. Dans la continuité de cet engagement, nous avons rejoint le Pacte Climat 2.0 en août 2021 et en mars 2025 nous avons eu notre deuxième certification, ayant sauté un niveau intermédiaire.
NP : Il faut reconnaître que le parcours n’a pas été simple. Pendant deux ans, toutes les démarches administratives liées au Pacte Climat ont été complètement suspendues. La personne en charge de notre accompagnement à l’époque a été absente pendant une longue période, et malheureusement, le dossier a été égaré. Nous avons donc dû repartir de zéro. Ces deux années ont été perdues en matière de certification, mais pas sur le terrain : nos équipes, elles, ont continué à avancer et à œuvrer concrètement.
Quelles actions ont été mises en place pour obtenir cette nouvelle certification ?
MBM : Au départ, l’ensemble de la gestion technique et administrative du Pacte Climat était assuré par notre service technique. Avec l’arrivée de la deuxième version, la charge de travail a nettement augmenté, et il est vite apparu qu’il fallait renforcer notre dispositif. C’est dans ce contexte que nous avons engagé une conseillère écologique, dont l’expertise a permis de structurer notre démarche et d’en renforcer la cohérence.
En parallèle, un nouveau conseiller climat a rejoint l’équipe, et s’est montré très investi. Ensemble, ils ont accompli un travail remarquable. La commune menait déjà de nombreuses actions, mais pour obtenir la certification, encore fallait-il les recenser et les intégrer dans l’outil prévu à cet effet – ce qui n’avait pas encore été fait. Grâce à leur engagement, nous avons pu combler ce retard et obtenir notre certification.
NP : En matière de mobilité, nous avons vraiment mis les bouchées doubles ces dernières années. C’est l’un des domaines sur lesquels nous avons le plus travaillé. Nous avons installé plusieurs stations vélos et nous avons déployé le service FLEX, le système de voiture partagée à l’échelle nationale. Comme son nom l’indique, FLEX, offre une solution souple et accessible, répondant aux besoins d’un large éventail d’utilisateurs. Parallèlement, nous avons aménagé et prolongé plusieurs rues cyclables afin de favoriser les déplacements à vélo en toute sécurité. Des aides financières sont également proposées, tant aux citoyens qu’aux agents communaux, pour l’achat de vélos, de vélos électriques et de véhicules électriques. La commune s’est elle-même engagée dans cette transition : notre flotte de véhicules est progressivement renouvelée au profit de modèles électriques. Enfin, nous avons investi dans l’extension du réseau de bornes de recharge, pour accompagner ces évolutions de manière cohérente et durable.
NP : Le Pédibus est également une initiative que nous avons mise en place à Strassen pour encourager une mobilité douce, sécurisée et conviviale lors des trajets scolaires. Concrètement, il s’agit d’un bus pédestre : un groupe d’enfants se rend à pied à l’école, accompagné par des éducateurs formés. Les trajets sont définis à l’avance, avec des points de départ et des horaires précis, à l’image d’un véritable service de bus, mais en version piétonne.
MBM : Nous avons notamment adhéré l’an dernier au Vëlosummer, une initiative durant laquelle nous proposons pendant deux semaines un parcours familial afin d’encourager petits et grands à découvrir la commune à vélo. Nous y participons également cette année, poursuivant ainsi notre engagement en faveur de la mobilité douce.
Nous avons aussi été parmi les premières communes à expérimenter une approche proactive en matière de rénovation énergétique avec la Caravane de l’énergie, lancée officiellement le 22 mai 2023 dans le quartier Schafsstrachen, en collaboration avec l’Alliance pour le Climat Luxembourg. L’idée forte de ce projet, c’est d’inverser la logique habituelle : plutôt que d’attendre que les citoyens sollicitent un service de conseil, c’est la commune qui va à leur rencontre.
Pendant sept semaines, notre équipe a fait du porte-à-porte auprès de 120 ménages pour leur proposer un conseil gratuit en énergie, réalisé par un expert. Lorsque les habitants se montraient intéressés, un rendez-vous était fixé pour évaluer les possibilités de rénovation ou d’optimisation énergétique du logement.
Quels sont les défis concrets auxquels vous êtes confrontés lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre vos engagements environnementaux sur le terrain ?
NP : Certains défis sont plus complexes que d’autres, notamment lorsqu’il s’agit de rénovation énergétique dans le logement social. Nous avons par exemple une résidence communale où des travaux importants doivent être réalisés. Le problème, c’est que nous ne pouvons pas rénover tout en gardant les habitants sur place. Il faut libérer un bloc à la fois, reloger les personnes temporairement et cela demande une organisation considérable.
MBM : Un autre grand défi, ce sont les déchets. Lors de nos Assises du Climat, nous avons pu constater à quel point les pratiques de tri varient selon les origines culturelles des habitants. Dans les résidences, nous mettons à disposition tous les contenants nécessaires. Le tri lui-même est gratuit, seule la poubelle grise est payante. Pourtant, malgré ces facilités, le geste de trier n’est pas encore systématique pour tous. Nous continuons donc à informer, expliquer et surtout sensibiliser, notamment via nos publications communales.
Quels sont les grands projets environnementaux à venir, notamment en matière d’énergie et d’aménagement urbain ?
NP : L’un des plus ambitieux concerne la transformation complète de notre réseau de chaleur. Actuellement alimenté au gaz, nous souhaitons en assurer la transition complète vers des sources renouvelables, notamment la géothermie et le photovoltaïque. Ce chantier d’envergure impliquera notamment des opérations de forage sous notre terrain de football, où seront installées des sondes à une profondeur comprise entre 70 et 120 mètres, selon les autorisations obtenues.
MBM : En parallèle, nous continuons à développer les énergies renouvelables avec des projets photovoltaïques. Des panneaux solaires seront installés sur le toit de l’école Ben Heyart. Nous avons également répondu à des appels à projets du ministère de l’Environnement, notamment pour la déminéralisation de certaines zones urbaines. Un premier parking a déjà été réaménagé grâce à ce dispositif et nous avons récemment déposé un dossier pour un deuxième projet. Cette fois, il s’agit d’un espace situé dans un quartier résidentiel que nous souhaitons végétaliser. Nous avons d’ailleurs organisé une consultation citoyenne pour recueillir les souhaits et les attentes des habitants. Le message était clair : ils souhaitent davantage d’espaces verts, de fraîcheur, surtout face aux canicules estivales.
NP : Les nouvelles constructions publiques sont conçues dans une logique écologique. Que ce soit pour l’école ou l’agrandissement de la commune, une attention particulière est portée à l’utilisation du bois afin de limiter l’usage du béton.
Est-ce que la sensibilisation des enfants à l’écologie fait aussi partie de votre stratégie communale ? Si oui, comment les écoles et les plus jeunes sont-ils impliqués concrètement dans cette démarche ?
MBM : Oui, nous avons plusieurs initiatives dans ce sens, car sensibiliser les plus jeunes est une priorité pour nous. Dans nos écoles, des projets pédagogiques sont mis en place autour de thèmes comme l’énergie, les déchets ou encore la protection de la nature. Pendant plusieurs jours, les enfants explorent ces sujets à travers des activités concrètes et ludiques, ce qui suscite un réel enthousiasme et un fort engagement.
NP : Nous avons aussi organisé des expositions spécialement conçues pour les plus jeunes, accompagnés d’ateliers animés par des professionnels, où les élèves peuvent toucher, observer et mieux comprendre ce qui se passe dans la nature. La commune met également à disposition un jardin pédagogique, un espace où les enfants peuvent jardiner, entretenir les plantations et découvrir, de manière pratique, le cycle de la vie.
Strassen est résolument engagée dans la transition écologique et continue d’avancer, avec le climat au cœur de chacune de ses actions.
Administration communale de Strassen
1, Place Grand-Duchesse Charlotte
L-8041 Strassen
www.strassen.lu