Frisange se modernise

Située aux abords de la frontière française, Frisange est un carrefour stratégique pour les frontaliers de l’Hexagone, mais aussi de l’Allemagne, qui se rendent quotidiennement au Luxembourg pour travailler. En pleine croissance, la commune a entamé plusieurs projets de modernisation afin d’offrir de meilleurs services à ses citoyens. Roger Beissel, bourgmestre, nous en dit plus. 

Pouvez-vous présenter la commune de Frisange en quelques mots? 

Frisange est une commune transfrontalière, et plus précisément l’une des entrées de la France vers le Luxembourg. Avec le développement de la région d’Esch-sur-Alzette, beaucoup d’Allemands transitent aussi par notre territoire. Nous sommes, pour ainsi dire, un carrefour pour les frontaliers qui viennent des deux pays. 

Notre population est relativement jeune. Notre commune attire les actifs car elle offre une situation idéale pour se rendre au travail au quotidien. Les connexions avec les bus et les trains sont très bonnes. Quant à l’autoroute A13, elle permet de désengorger la ville et de faciliter la mobilité des personnes qui traversent notre commune en voiture. 

Toujours en matière de mobilité, la commune envisage de réaménager la Nationale 13… 

Depuis la création de l’A13, nous attendons le réaménagement de la N13. C’était une promesse du ministère de la Mobilité et des Travaux publics et de l’Administration des ponts et chaussées. L’objectif sera d’y réduire la vitesse, d’agrandir les trottoirs ainsi que d’améliorer et moderniser les arrêts de bus. Nous espérons que le chantier démarrera dans un an au plus tard. 

La N13 traverse la commune sur toute sa longueur. Elle commence à Aspelt au début du village et se termine à Hellange. Son réaménagement permettra de garantir la sécurité des usagers et de créer une piste cyclable qui longe la route, ainsi que, à certains endroits, une voie uniquement dédiée aux bus pour favoriser les transports en commun. 

Enfin, nous profiterons des travaux pour améliorer et rénover les infrastructures souterraines. Notre commune déboursera 5,5 millions d’euros pour le chantier de la N13 alors que son coût total s’élèvera à 18 millions d’euros. 

Vous construisez actuellement la nouvelle maison communale. Quelles seront ses principales caractéristiques? 

Pour ce chantier, nous misons sur l’économie circulaire. Nous utilisons des matériaux qui nécessitent peu de transport en privilégiant des ressources locales comme le bois pour la toiture. Ce concept a également une influence sur la déconstruction future du bâtiment. Une fois démolis, les matériaux qui ont été utilisés pour sa construction pourront en effet être réutilisés plus tard. 

D’un point de vue énergétique, nous exploiterons la géothermie pour chauffer la nouvelle mairie. Cela nous permettra de gérer le chaud et le froid. Si la période est beaucoup trop rude, nous avons tout de même la possibilité de profiter du chauffage au gaz naturel du centre sportif. Enfin, nous récupérerons l’eau de pluie pour les toilettes et sanitaires.  

De plus, nos documents ont tous été archivés et une place leur est d’ores et déjà dédiée dans la nouvelle mairie. Ceux-ci seront ensuite digitalisés, notamment les très vieilles pièces qui datent de l’époque où Frisange était encore sous administration française. Nos citoyens pourront les consulter numériquement. 

Actuellement, nous sommes quatorze employés et fonctionnaires dans la commune et nos locaux ont atteint leur capacité maximale. Avec le nouveau bâtiment, nous l’augmenterons à 36. Grâce à nos nouveaux bureaux, à l’augmentation de nos effectifs et à la finalisation progressive de nos chantiers, nous pourrons davantage nous occuper du Pacte Climat et du Naturpakt, puisque nous aurons la possibilité d’engager des collaborateurs qui seront complètement dédiés à ces projets.  

La mairie sera également pourvue d’un grand Bierger Center. La fin des travaux est prévue pour janvier 2023. Le bâtiment actuel sera dès lors détruit pour laisser place à un parking souterrain sur lequel se trouvera une place de village. 

Du fait de votre attractivité, la population est en croissance tous les ans. Quelle est votre politique en matière de logements, de maisons relais et d’écoles? 

Effectivement, la commune croît d’année en année. Il y a 30 ans, nous avons construit une école centrale. Celle-ci a suffi jusqu’à aujourd’hui mais, malheureusement, elle rencontre désormais ses limites. C’est pourquoi nous planifions actuellement une extension de l’école et de la maison relais. Pour l’instant, cette dernière ne peut accueillir que 120 enfants sur les 400 qui fréquentent l’établissement scolaire. C’est peu, mais avec ce nouveau projet, nous atteindrons un taux de 90% d’occupation possible. Les travaux devraient démarrer à la fin de l’année 2023 et seront terminés en 2026. Un concours d’architecture a eu lieu et c’est le bureau Witry & Witry qui sera assigné à la construction. Ce bâtiment de quatre étages, doté d’un parking souterrain pouvant accueillir 49 voitures, se situera à côté du château d’eau. Nous privilégierons les meilleures technologies pour construire cette infrastructure qui intégrera les éléments de l’économie circulaire. Avec la pénurie de bois, nous avons par exemple opté pour des briques recyclées et fabriquées en Allemagne. 

Cette politique de planification est menée en étroite collaboration avec un bureau d’études qui réalise des estimations en fonction des terrains disponibles et de la croissance de la population dans le but d’agrandir les infrastructures de façon optimale et intelligente. Nous planifions ainsi des chantiers jusqu’à l’horizon 2035. 

Par ailleurs, notre commune est stratégiquement bien placée, les habitations sont donc assez onéreuses et les prix ne cessent de monter (2,5 à 5% par an). Nous avons pourtant la volonté de participer au futur Pacte Logement. 

La construction d’une crèche est également à l’étude… 

Effectivement, nous planifions la construction d’une crèche qui pourra accueillir 60 enfants de 0 à 4 ans. À côté de celle-ci, nous prévoyons également la construction d’un foyer de jour pour les seniors. Notre but est de regrouper les deux générations et d’amener un lien intergénérationnel quelques heures ou jours dans la semaine. Ce projet s’installera sur le terrain de l’ancien presbytère à Aspelt. Deux logements à coût modéré seront également construits à quelques encablures de ce complexe unifié. Nous espérons voter le devis pour ce chantier dans un an.  

En juin dernier, la commune a inauguré le château d’Aspelt en présence de nombreuses personnalités. Quelle est désormais la place de ce bâtiment historique dans la commune? 

Nous sommes propriétaires du château depuis 1991, mais la famille qui y logeait pouvait y habiter jusqu’en 2004. Depuis lors, faute de moyens, la bâtisse s’est dégradée. L’ancien collège des bourgmestre et échevins voulait y installer la nouvelle mairie, ce qui n’était pas en phase avec nos objectifs politiques. Nous souhaitions donner une raison d’être au château et nous avons décidé de l’utiliser comme un lieu de culture. 

Celui-ci se compose désormais de deux salles de mariage, d’une salle d’exposition et d’une salle de concert. Beaucoup d’artistes, à savoir des photographes ou des sculpteurs, se situent dans la commune et auront ainsi une vitrine pour exposer leurs œuvres. Si le bâtiment principal est rénové, il reste encore les annexes. Celles-ci accueilleront à l’avenir une salle de spectacle de 120 personnes pour des concerts ou des pièces de théâtre, ainsi que deux gîtes pour attirer les touristes. Ces travaux, d’un budget de 7,5 millions d’euros, démarreront cette année avant les congés collectifs et dureront un an et demi. 

Vous envisagez également de créer un nouveau terrain de football… 

Nous souhaitons effectivement établir une modification ponctuelle du PAG pour installer le nouveau terrain qui sera placé au même endroit que l’actuel. Or, celui-ci est orienté d’est vers l’ouest et a une pente de 50 centimètres. Nous souhaitons désormais l’orienter du sud vers le nord car il sera plus facile de le mettre à niveau. 

Cependant, nous devons renaturer les environs pour que le ministère de l’Environnement puisse nous accorder le droit de réaliser cette nouvelle infrastructure. Des études de faisabilité ont été réalisées début février.  

Qu’en est-il du centre de recyclage? 

Nous sommes en plein travaux d’aménagement. Il fonctionnait bien jusqu’alors mais il était très difficile d’accès pour les containers. Le centre de recyclage sera prêt en mai prochain. Un système de driving sera mis en place afin de faciliter l’organisation, tant pour les exploitants que pour les citoyens. L’idée est de pouvoir entrer dans le centre avec sa voiture et se garer devant les containers dédiés à chaque type de déchets. 

Un dernier mot sur le futur chalet des scouts? 

Nous finalisons actuellement les études d’avant-projet définitif pour celui-ci. Le bureau d’architecte Teisen-Giesler est en charge du projet. Le bâtiment sera construit en briques au rez-de-chaussée et en bois pour les étages supérieurs afin de conserver l’aspect typique d’un chalet. Il comptera des dortoirs pouvant accueillir plus ou moins 20 personnes.   

Administration communale de Frisange
10, Munnerëferstrooss
L- 5750 Frisange
www.frisange.lu