La domotique, un outil de gestion pour le logement social

Créée en 2009, la Fondation pour l’Accès au Logement (FAL) se bat sur tous les fronts pour favoriser l’accès au logement pour tous. En approfondissant son activité de développement immobilier, elle souhaite inclure la domotique dans ses logements. Gilles Hempel, directeur de la FAL, revient en détail sur ce projet qui allie confort, sécurité et respect de l’environnement.

De la gestion locative sociale à la promotion immobilière sociale

La Fondation pour l’Accès au Logement rassemble trois départements : l’Agence Immobilière Sociale (AIS), Abitatio et le département d’accompagnement social. Ce dernier tend à se renforcer car les autres services d’accompagnement sociaux du Luxembourg sont aujourd’hui débordés. Les équipes de la FAL interviennent en dernier recours.

L’AIS, première entité créée au sein de la FAL, a pour fonction de rechercher des logements inoccupés sur le marché et d’en assurer la gestion locative sociale afin de les mettre à disposition de personnes à revenus modestes qui ne parviennent pas à se loger sur le marché traditionnel. Avec un parc de 585 biens, l’Agence assure le logement temporaire de ses bénéficiaires, le temps pour eux de devenir autonomes grâce à son programme d’inclusion sociale et de parvenir à se réinsérer sur le marché traditionnel. « Selon les baux que nous signons, le propriétaire a la garantie de récupérer son bien dans un bon état et dans un délai de trois à six mois. Il s’agit donc souvent de solutions provisoires ! », précise le directeur de la Fondation. Toutefois, l’organisme fait face à un nouveau défi : il est de plus en plus difficile de réintégrer les locataires sur le marché classique car les prix connaissent une forte envolée et ne sont plus à la portée des plus petits salaires. C’est dans cette idée que la FAL a décidé de créer un nouveau département de promotion immobilière sociale, Abitatio.

Etablir une relation « gagnant-gagnant » entre les habitants et l’AIS

Gilles Hempel développe : «Avec ce département, nous construisons des logements destinés à la location abordable à long terme pour les bénéficiaires qui ont terminé leur premier programme au sein de l’AIS mais qui n’arrivent pourtant pas à s’insérer sur le marché classique du logement ». Abitatio cherche ainsi à acquérir des terrains pour y construire des logements dont la gestion locative sera ensuite assurée par l’Agence Immobilière Sociale. Il poursuit: «Beaucoup de communes souhaitent s’investir dans ce type de projets mais n’ont ni l’expertise ni les équipes nécessaires. En nous cédant un terrain, elles peuvent sous-traiter ces développements immobiliers sociaux. Nous prenons en effet en charge la construction des habitations et leur gestion, et en échange, les locataires du programme de l’AIS habitant dans cette commune intégreront les logements construits en priorité ». Par ailleurs, les projets d’Abitatio sont en partie financés par des subventions étatiques, mais également par les loyers perçus ultérieurement et qui viennent rembourser les prêts contractés pour la construction.

De nouvelles perspectives de développement grâce à la domotique

Nos logements bénéficieront d’une nouvelle plus-value puisque la domotique y sera intégrée. « Nous partons du principe que tout le monde a droit à un certain confort de vie. Même si ces technologies sont des produits et services de luxe, l’utilisation de la domotique a un côté beaucoup plus fonctionnel puisqu’elle se mue aussi en un outil de gestion pour le logement social », précise Gilles Hempel. Des capteurs de température et d’humidité seront intégrés dans les détecteurs de fumée désormais obligatoires. «Cette technologie permet de réduire les consommations d’énergie, de fixer une température ambiante idéale,… Grâce à différents capteurs, nous pouvons récupérer les données et les traiter en temps réel. Les informations sont directement transmises à l’AIS en cas de dysfonctionnement ou d’événement inhabituel, bref quand la température ou l’humidité dépasse un seuil définit pendant une certaine période. Une fois l’alerte envoyée, un travailleur social ou l’un de nos conseillers se déplacera chez l’habitant pour voir où se situe l’origine du problème afin de l’accompagner et le conseiller en cas de comportements inadéquats ou bien d’effectuer des travaux en cas de détérioration», explique le directeur. Parmi les bénéficiaires, de nombreuses personnes sont originaires de différentes parties du monde et certaines n’ont pas l’habitude de manipuler le chauffage ou d’aérer les pièces. Les occupants peuvent ainsi rencontrer des problèmes d’humidité qui nuisent à la santé ou des décomptes de charge très onéreux.

« Il n’y a pas de traçage. Les capteurs n’envoient des alertes qu’en cas de dysfonctionnement. Ce monitoring permet en réalité d’établir une relation « gagnant-gagnant » entre les habitants et nous. De notre côté, la domotique représente un gage de qualité car elle nous sert d’outil de maintenance. Nous pouvons savoir s’il y a une fuite, si un matériel est défectueux,… le problème peut ainsi très vite être résolu. L’habitant pourra de son côté adopter un comportement optimal vis-à-vis de sa consommation d’énergie. En plus de faire un geste pour l’environnement, il pourra économiser de l’argent. Nous sommes là pour le conseiller et l’accompagner. L’installation d’une telle solution a d’abord été pensée dans l’intérêt du bénéficiaire », conclut Gilles Hempel.

Fondation pour l’Accès au Logement
202b, rue de Hamm
L-1713 Luxembourg
www.fondation-logement.lu