L’e-sport, à la croisée du sport et du jeu vidéo

Les nouvelles technologies inondent notre quotidien et font nécessairement évoluer nos habitudes. Même notre rapport au sport se trouve modifié. En effet, de nouvelles disciplines exploitant les innovations techniques apparaissent, telles que l’e-sport. Ce dernier correspond à la pratique des jeux vidéo et occupe une place de plus en plus importante au Luxembourg et dans le monde, au point de donner naissance depuis une dizaine d’années à des compétitions professionnelles. 

«Où la passion rôde, la compétition guette» 

Nombre de jeux vidéo font appel à un esprit de compétition important. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer Fortnite, bien connu pour son «Battle Royale» où 100 joueurs s’affrontent, seuls ou en équipe, et où le dernier survivant remporte la partie, ou encore le jeu de tir futuriste Overwatch dans lequel chaque élimination d’un participant permet de gagner des points. 

Force est de constater que, quand le jeu rencontre la concurrence, il adopte un aspect de tournoi. D’ailleurs, il existe aujourd’hui plusieurs championnats de jeux vidéo au Grand-Duché. Les Post Esports Masters, dont la troisième édition a débuté le 15 janvier, donnent la possibilité aux fans du jeu de football FIFA, entre autres, de s’affronter. À la clé, 1.700 euros pour le premier, 1.200 pour le deuxième, 500 pour le troisième et 250 pour le quatrième.  

Cette année, le tournoi le plus important de League of Legends (LoL), jeu dans lequel deux équipes s’affrontent dans une arène à l’ambiance fantaisiste, se sépare des Post Esports Masters et lance son propre événement: le Luxembourg Tour. L’équipe gagnante remportera un prix de 5.000 euros et aura la possibilité d’intégrer l’Elite series du Benelux, une ligue régionale officielle d’Europe. Dans ce championnat, le gros lot est plus que quintuplé puisqu’il atteint les 28.000 euros! Et, comme pour le Luxembourg Tour, cette compétition ouvre à une autre au niveau européen, voire mondial, avec toujours un prix plus important, mais également un travail de préparation des joueurs plus poussé. 

Les équipes suivent un véritablement entraînement sportif: préparation physique et mentale, entraînement pratique, développement de l’esprit d’équipe, etc. Rien n’est laissé au hasard. D’ailleurs, le club français Gameward organise des stages pour que les jeunes intéressés par ce milieu se rendent compte de la difficulté du métier. Au programme: perfectionnement du jeu, cours de gestion de la frustration, posturologie, exercices physiques, échanges autour de l’hygiène de vie d’un professionnel, etc. 

Un empire mondial 

League of Legends a été le premier à proposer un championnat professionnel mondial en 2011. Si aujourd’hui d’autres sont venus s’ajouter, il reste le plus important et le plus suivi de tous. En 2018, il a explosé les records d’audience avec presque 100 millions de spectateurs uniquement pour la finale1! Le grand vainqueur, qui était l’équipe chinoise Invictus Gaming, a remporté près de deux millions et demi de dollars. 

La Chine et la Corée du Sud représentent la crème de la crème de l’e-sport. Pour autant, l’Europe n’a pas à rougir car elle a en son sein de nombreux talents. En effet, l’année dernière une équipe européenne s’est classée septième du championnat du monde de «LoL». Si les joueurs du Benelux éprouvent plus de difficultés à se faire une place dans une ligue internationale, le Luxembourg Tour pourra peut-être les propulser vers le devant de la scène mondiale. 

Par P. Paquet