L’IMPACT DU TÉLÉTRAVAIL SUR L’USAGE DES OUTILS DIGITAUX ET LES COMPÉTENCES DIGITALES

La pandémie de Covid-19 a bouleversé nos vies personnelles et professionnelles. Longtemps mis sur la touche, le télétravail s’est imposé en quelques jours seulement au Luxembourg, poussant les entreprises et les salariés à revoir leurs modes de fonctionnement dans un timing serré. Le LISER, avec la collaboration de l’équipe DIGITUP, a publié, en décembre 2020, une étude intitulée « L’impact du télétravail imposé par le confinement du printemps 2020 sur l’usage des outils digitaux et les compétences digitales » qui présente ces nouvelles habitudes.

Selon le Luxembourg Institute of Socio- Economic Research (LISER), 63% des personnes en emploi au Grand-Duché ont recouru au télétravail lors du premier confinement et, pour 83% d’entre-elles, il s’agissait d’une première. Ce mode d’organisation du travail repose inévitablement sur la digitalisation et implique donc la maîtrise de certains outils numériques. Deux facteurs qui ont progressivement pris de l’importance pour les entreprises et administrations. En effet, 68% des offres d’emploi parues en ligne entre septembre 2018 et septembre 2019 exigeaient des compétences digitales de base et 59% des capacités plus avancées (analyse de données, langage de programmation,…). De plus, de nombreux programmes de formation continue ont été mis en place (Digital skills bridge, Fit 4 Digital,…) et agissent dans le sens de la digitalisation au travail.

Les outils de communication digitaux en pôle position

Pendant le confinement du printemps 2020, 88% des télétravailleurs ont utilisé des logiciels de visioconférence et 81% des programmes de messagerie instantanée, ce qui place les outils digitaux de communication en pôle position des usages. Ensuite, 75% des travailleurs à domicile ont eu recours a des outils permettant le travail collaboratif et le partage de documents. Les autres outils dédiés à l’intelligence artificielle, la conception assistée ou la gestion de la relation client ont été utilisés par moins d’un télétravailleur sur cinq.

Cinq profils de travailleurs à domicile

De cette étude aux multiples contours, disponible sur le site internet du LISER, cinq profils de télétravailleurs se distinguent quant à l’évolution de l’utilisation des outils digitaux pendant le confinement et l’intensité de l’usage. Le premier groupe, qui concerne les 16% de travailleurs qui ont faiblement recouru aux outils numériques, est principalement constitué d’employés du secteur de la santé et de l’action sociale n’ayant pas de diplôme de l’enseignement supérieur. Le second recense 36% des télétravailleurs qui ont expérimenté de nouveaux outils digitaux : visioconférence, messagerie instantanée. Le plus souvent, les membres de ce groupe sont diplômés au moins d’un niveau master et travaillent dans les secteurs de la finance-assurance. Le troisième regroupe 21% de travailleurs qui n’ont pas modifié leurs habitudes numériques pendant le confinement (usage élevé mais stable). Le quatrième groupe représente 19% des télétravailleurs qui ont eu recours à des services numériques plus fréquemment qu’auparavant. Les personnes âgées de 40 à 49 ans, les frontaliers et les diplômés de l’enseignement supérieur de 1er cycle y sont surreprésentés. Enfin, le dernier profil se compose de 8% de télétravailleurs. Ceux-ci ont profité du confinement pour expérimenter de nouveaux outils. Les résidents, les non diplômés de l’enseignement supérieur ainsi que les personnes travaillant dans le secteur de l’administration publique ou de l’éducation y sont majoritaires.

Pour autant, seulement 30% des télétravailleurs estiment avoir amélioré leurs compétences digitales pendant la période de confinement.