Pour l’indépendance énergétique du groupe!

Energiepark Réiden S.A., société experte en technologies pour la transition énergétique et la durabilité au Luxembourg, a été sollicitée dernièrement pour participer à la réalisation d’une coopérative résidentielle vouée à une autogestion énergétique durable. Pour Paul Kauten, administrateur délégué de la société associée au projet, c’est un pas de plus vers une promesse de neutralité énergétique à longue échéance qui a été franchi.

Vers une mutation sectorielle conscientisée des moyens de production et des modes de consommation d’énergie

La nouvelle aventure dans laquelle Energiepark Réiden s’est récemment lancée se veut avant tout un projet novateur en la matière. Et pour cause, puisqu’il est ici question d’un lotissement «pilote», plus exactement d’un quartier prototype, capable d’appliquer en son sein une cogestion énergétique autonome. Tout cela, dans le cadre des recommandations découlant d’une directive européenne transposée dans la nouvelle loi sur l’énergie, votée il y a quelques mois au Grand-Duché.

La Solar Community Schwebach, destinée à voir le jour dans la commune de Saeul vers l’horizon fin 2023-début 2024, est le fruit d’une ambition simple, louable, et surtout altruiste. Plus précisément, il s’agit au départ de viabiliser une parcelle de terrain communal définie, sur laquelle la production énergétique renouvelable générée par les rayons du soleil pourra être partagée par tous les futurs résidents, afin de répondre à leurs besoins de consommation quotidiens. En plus des infrastructures élaborées en amont par un cabinet d’architectes partenaire du projet, la coopérative aura à cœur de financer toutes les installations énergétiques (les panneaux photovoltaïques, les pompes à chaleur et la batterie centrale agencée dans un container pour tout le lotissement, entre autres). Une fois bien rodé, ce système devra permettre un stockage et une redistribution pratiquement instantanée de la totalité de l’énergie produite et accumulée au cours d’une seule journée, et ce, sur tous les points de consommation locaux; la finalité étant de couvrir le maximum des besoins individuels des usagers en consommation directe.

Quand le toit est aussi la clé…

En considérant chaque maison comme un support et une zone de couverture maximale sur laquelle seront fixés des panneaux solaires, et en veillant à leur bonne orientation méridionale, le bénéfice en luminosité semble considérable. L’asymétrie des toitures ressort également comme un élément significatif permettant une recharge maximale d’énergie.

L’autonomie énergétique garantie par de telles zones d’habitation permet donc d’entrevoir une plus grande résilience et liberté en matière de consommation collective

Les habitations doivent aussi être dotées d’une pompe à chaleur individuelle, elle-même équipée d’un collecteur géothermique avec élément de chauffage à l’appui, ainsi que d’un ballon pouvant contenir suffisamment d’eau pour fournir le logement dans sa globalité.

Cependant, il reste encore tout un segment inhérent à la mobilité électrique à intégrer dans la planification, notamment au niveau de la quantité d’énergie disponible présumée. Pour Paul Kauten, c’est un paramètre supplémentaire à prendre en compte, au même titre que le mode de mise en service des nombreux appareils producteurs d’énergie verte – leur efficience devant également s’accommoder des matériaux durables qui constitueront les structures de base – ainsi que l’aspect extérieur des pavillons de la résidence.

Faire d’un principe une norme durable

Par le biais de simulations intelligemment pensées et effectuées en amont, les collaborateurs d’Energiepark Réiden ont pu rapidement évaluer un rendement cible. S’agissant de l’approvisionnement, les installations de la société établie à Beckerich sont capables de fournir plus des trois-quarts des besoins de consommation ménagère en parfaite autonomie grâce à l’énergie solaire générée in situ. Il va de soi qu’en cas de production dépassant les objectifs initiaux, donnant lieu à des excédents réels, ceux-ci pourront faire l’objet d’une revente à des particuliers ou à des prestataires actifs dans des réseaux annexes. Dans le cas contraire, essentiellement par suite d’un fonctionnement du dispositif en sous-régime ou d’une insuffisance d’énergie brute créée à cause d’un manque de lumière, le rachat d’énergie provenant de réseaux alternatifs pourra aussi être envisagé. À situation exceptionnelle, méthode analogue.

Cela étant, c’est davantage l’optimum qui semble prévaloir dans l’immédiat, des simulations récentes attestant de la positivité du solde de l’approvisionnement. Par ailleurs, une fois couplé à d’autres moyens de récupération d’énergie, comme celui des eaux usées par exemple, le processus peut largement être optimisé, voire surexploité.

Néanmoins, à l’instar de la multitude de matériaux et de marchandises qui se vendent et s’achètent dans le monde entier, les prix de l’énergie sont en proie à des fluctuations fulgurantes, à la hausse comme à la baisse, et ce, de manière totalement imprévisible. Par conséquent, l’autonomie énergétique garantie par des zones d’habitation telles que la Solar Community Schwebach permet d’entrevoir une meilleure résilience et une plus grande liberté en matière de consommation collective.

En vérité, la concrétisation et la multiplication de quartiers résidentiels à l’image de la Solar Community Schwebachs’avèrent une opportunité prodigieuse en termes de gains de production et d’échanges énergétiques durables, et ce, indépendamment du cours des événements, en particulier lors des périodes difficiles de pénuries et de crises tarifaires. Ce faisant, la formule d’autogestion sous l’égide d’une coopérative risque de devenir une obligation dans un futur proche. L’idée étant toujours la même, à savoir: se prémunir des désagréments engendrés par les agissements aléatoires et les décisions économiques ponctuelles de tout intervenant extérieur, afin de mieux préserver son libre arbitre dans le domaine énergétique de proximité.

Energiepark Réiden S.A.
6, Jos Seylerstrooss
L-8522 Beckerich
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