Présentation du plan d’action national de promotion de l’agriculture biologique « PAN-Bio 2025 »

Le plan d’action national de promotion de l’agriculture biologique « PAN-Bio 2025 » a pour objectif d’atteindre 20% des surfaces agricoles du Luxembourg exploitées en agriculture biologique à l’horizon 2025.

Alors que la moyenne européenne se situe aux alentours des 7%, la part de l’agriculture biologique au Luxembourg ne représente actuellement que 5% de la surface agricole exploitée.

Actuellement, le Luxembourg compte au total 148 producteurs biologiques (environ 6,5% des exploitations agricoles du pays), dont 88 agriculteurs, 15 maraîchers, 15 viticulteurs, 11 fruiticulteurs et 19 apiculteurs, ainsi que 164 autres opérateurs tels que des transformateurs (bouchers, boulangers, laiteries, etc.), distributeurs, points de vente et importateurs.

Bien que l’offre de produits biologiques locaux se soit fortement développée au cours des deux dernières décennies, la culture fruitière et maraîchère n’est que faiblement développée et bon nombre d’aliments clés nécessaires à la confection de repas font défaut sur le plan national.

Dans l’actuel programme gouvernemental (2018-2023), il a donc été décidé d’intensifier les efforts afin de développer la filière biologique au Grand-Duché de Luxembourg à l’aide d’un nouveau plan d’action biologique, le « PAN-Bio 2025 ».

4 axes pour développer la filière biologique

Le « PAN-Bio 2025 » vise à soutenir de manière active le développement et la promotion de l’agriculture biologique nationale afin d’équilibrer davantage l’offre et la demande. Ce plan d’action contient une panoplie d’outils dont les objectifs se déclinent selon 4 axes principaux:

  1. Dresser l’état des lieux actuel du secteur de l’agriculture biologique au Luxembourg;
  2. Accroître la visibilité du secteur de l’agriculture biologique auprès des différents groupes de la population;
  3. Accroître l’attractivité du mode de production biologique pour les producteurs;
  4. Développer et structurer les différentes filières de production, de transformation, de distribution et de commercialisation en vue d’accroître la production et la demande.

Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Romain Schneider, tient à souligner que le « PAN-Bio 2025 » est un plan ambitieux qui renforcera les mesures existantes et sera complété par de nouveaux instruments. Ce plan d’action bénéficiera également de moyens financiers appropriés.

En effet, l’enveloppe budgétaire augmentera progressivement d’aujourd’hui 2 millions d’euros à 11,4 millions pour l’année 2025 afin d’atteindre l’objectif de 20%.

« PAN-Bio 2025 »: participatif – innovatif – pertinent

Le ministre Romain Schneider tient également à mettre en évidence l’esprit participatif, le caractère innovant ainsi que la pertinence du « PAN-Bio 2025 ».

En effet, suite à un débat d’orientation à la Chambre des députés, en s’appuyant sur la méthodologie du « World Café », tous les interlocuteurs du secteur agricole ainsi que des associations et ONG’s concernées ont été consultés avant d’élaborer le « PAN-Bio 2025 ».

Afin d’accroître la visibilité de l’agriculture biologique et d’assurer le suivi du plan d’action, Romain Schneider a désigné un interlocuteur spécifique au sein du ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural. « Par cette approche nous voulons donner un visage à l’agriculture biologique et instaurer un point de contact permanent. »

De plus, l’Administration des services techniques de l’agriculture (ASTA) a procédé à une restructuration interne pour créer un service « agriculture biologique » indépendant du service de la « protection des végétaux ».

Autre nouveauté caractérisant ce plan d’action est la réforme exhaustive des modules de conseil. En effet, dorénavant un agriculteur, intéressé par l’agriculture biologique pourra bénéficier durant toute sa phase de conversion d’un conseil multidisciplinaire adapté aux besoins de l’exploitation.

De plus, pour accroître l’attractivité de l’agriculture biologique, les primes seront augmentées de manière appropriée afin de mieux soutenir les exploitations durant la phase de conversion, tout en assurant un niveau de prime attractif pour les exploitations biologiques existantes.

Autre élément moteur de ce plan est l’introduction de produits issus de l’agriculture luxembourgeoise d’ici 2025 dans les établissements de restauration collective. Le gouvernement entend assurer un rôle modèle en commençant par la restauration collective subventionnée par l’État où 50% des produits proviendront de l’agriculture luxembourgeoise dont 2/5 de produits issus de l’agriculture biologique et 3/5 de produits issus de l’agriculture locale avec une priorité accordée aux produits provenant de l’agriculture en conversion. Un bilan sera dressé dans 2 ans.

Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural tient à mettre en évidence que le « PAN-Bio 2025 » se distingue du plan d’action précédent par son approche holistique et par sa prévoyance. En outre, une évaluation in itinere de ce plan qui couvre la période 2020-2025 permettra une adaptation en cas de besoin.

Enfin, Romain Schneider tient à rappeler que la promotion de l’agriculture biologique n’est qu’un élément de la politique agricole luxembourgeoise « Landwirtschaft+ ». D’autres éléments tels que la conditionnalité, la participation de 906 agriculteurs à au moins un programme agri-environnemental et de 547 agriculteurs à des programmes biodiversité ou encore le retrait du glyphosate et le plan de réduction des pesticides sont des mesures complémentaires visant un soutien renforcé de la dimension environnementale et climatique de l’activité agricole au sens large.

Toutes ces mesures s’inscrivent également dans l’architecture verte de la PAC post 2020 ainsi que dans le « New Green Deal » de la Commission européenne.

« Cette « agriculture+ » qui repose sur les 3 piliers -écologique – économique – social- se caractérise dans son ensemble par sa durabilité, sa qualité et sa diversité. »

Communiqué par le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural.
Photo: ©MA