Présentation d’une stratégie nationale d’autopartage au Luxembourg
«Voilà un outil qui peut à la fois alléger les dépenses des ménages en matière de mobilité, contribuer à la création de logements plus abordables et libérer de l’espace public pour des usages qui servent la qualité de vie dans les quartiers.»
L’autopartage (ou ‘carsharing’) est un service qui permet à des particuliers de réserver, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, un véhicule (voiture, camionnette, etc.) pour une période courte et de le libérer ensuite pour le client suivant. L’autopartage n’est pas à confondre avec le covoiturage (ou ‘carpooling’), qui désigne l’utilisation simultanée, par plusieurs personnes, d’un véhicule privé. Alors que l’effet premier du covoiturage est de réduire le nombre de véhicules en mouvement, notamment aux heures de pointe, l’effet premier de l’autopartage est de réduire le nombre de voitures en stationnement, notamment dans les quartiers résidentiels.
Pour que tous les acteurs intéressés par le «carsharing» au Grand-Duché de Luxembourg (communes, employeurs, prestataires de services de mobilité, promoteurs immobiliers, architectes, urbanistes, etc.) puissent profiter des meilleures pratiques internationales, le ministère de la Mobilité et des Travaux publics a chargé une équipe d’experts internationaux afin d’analyser l’offre actuelle et la demande potentielle au Grand-Duché de Luxembourg et de formuler des recommandations concrètes. Ces dernières ont été présentées lors d’un workshop le 14 mars 2022, et lors d’une conférence de presse le lendemain, 15 mars 2022.
Le Vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, a donné trois raisons pourquoi une offre de «carsharing» de qualité pouvait être particulièrement intéressante pour les communes et les employeurs au Luxembourg.
Premièrement, un ménage ou une entreprise dont la voiture – ou l’une des voitures – n’est que très peu utilisée, peut faire des économies substantielles en remplaçant ce véhicule privé par le recours à un service de carsharing.
Deuxièmement, le remplacement de plusieurs voitures particulières (jusqu’à 12, selon le contexte) par une seule voiture «publique» partagée permet de réduire d’autant le besoin de places de stationnement dans le quartier ou dans l’entreprise. Cela libère du foncier public ou privé pour d’autres usages.
Enfin, si une commune acceptait qu’un projet immobilier d’envergure crée moins de places de stationnement (en règle générale souterraines et chères à construire) sous condition que le projet soit équipé d’une station de «carsharing», le prix des logements pourrait en être réduit d’autant, bien entendu sans impact négatif sur les options de mobilité des futurs résidents.
L’équipe d’experts, dirigée par Arnd Bätzner de Mobility Carsharing (Suisse), a élaboré des recommandations différenciées pour les communes à caractère urbain ou à caractère rural, voire pour des employeurs individuels ou regroupés dans une même zone d’activités. L’accent a été mis sur l’importance d’un service particulièrement facile et intuitif pour le client. Il en découle une préférence, soit pour un prestataire unique au Grand-Duché de Luxembourg, soit pour une parfaite interopérabilité entre plusieurs prestataires. De même, il en résulte le besoin d’un cadre juridique permettant à une commune de réserver une place de stationnement dans l’espace public à un prestataire de carsharing privé, sélectionné à la suite d’une soumission publique. Le ministre a annoncé que ses équipes préparent d’ores et déjà les textes législatifs en ce sens.
Tout court, comme l’a bien formulé François Bausch: «Voilà un outil qui peut à la fois alléger les dépenses des ménages en matière de mobilité, contribuer à la création de logements plus abordables et libérer de l’espace public pour des usages qui servent la qualité de vie dans les quartiers.»
Communiqué par ministère de la Mobilité et des Travaux publics
Photo: ©MMTP