SIDOR : Pionnier de la gestion durable des déchets au Luxembourg

Le syndicat intercommunal pour la gestion des déchets (SIDOR) est un acteur essentiel au Luxembourg, traitant annuellement plus de 128.000 tonnes de détritus dans son usine d’incinération. De la sensibilisation précoce du public aux méthodes innovantes de valorisation, son action est omniprésente. Rencontre avec son président, Patrick Goldschmidt.

Pouvez-vous présenter le SIDOR et son rôle au Grand-Duché ?

Nous jouons un rôle crucial dans la gestion des déchets de nos 34 communes membres situées dans le sud et le centre du Luxembourg. Ensemble, elles regroupent environ 447.000 habitants, soit les deux tiers des résidents du pays. Notre mission principale est de veiller à un traitement efficace et durable des déchets pour cette large portion de la population grand-ducale.

En éliminant les déchets par notre processus d’incinération avec récupération d’énergie, l’usine maximise le potentiel énergétique pour répondre aux besoins des foyers luxembourgeois. Chaque année, nous alimentons en électricité 28.000 ménages et fournissons du chauffage à 3.000 autres. Cette approche réduit non seulement les immondices destinées à l’enfouissement, mais soutient aussi efficacement la durabilité énergétique et environnementale de notre région.

Quels sont les principaux objectifs du SIDOR en matière de gestion des déchets ?

L’usine de Leudelange, unique en son genre au Luxembourg, est au cœur de notre activité. Elle traite chaque année 128.100 tonnes de déchets provenant de nos 34 communes membres. En outre, nous gérons également une partie des ordures résiduelles du syndicat intercommunal SIDEC, qui regroupe 45 communes du nord, soit 15.600 tonnes par an, et du syndicat intercommunal SIGRE, comprenant 21 communes de l’est, soit 18.600 tonnes par an. En tout, ce sont 162.300 tonnes qui passent par notre usine chaque année.

Notre rôle ne se limite pas à l’incinération des déchets résiduels et à leur valorisation énergétique. Nous avons également une mission sociétale qui inclut l’information et la sensibilisation du public. De plus, nous nous engageons dans une recherche constante de nouvelles solutions pour réduire les quantités de détritus produites. Notre objectif est clair : limiter l’incinération aux matières non valorisables et maximiser les efforts de réduction et de recyclage.

Justement, comment sensibilisez-vous les citoyens au tri responsable ?

Nous voulons engager chaque personne, du producteur au consommateur, dans une démarche de responsabilité partagée. Nous avons constaté que plus l’action de prévention intervient en amont, lors de la conception du produit ou le choix du conditionnement, plus elle influe positivement sur la réduction des quantités jetées.

Pour cela, nous organisons régulièrement des campagnes de sensibilisation. Par exemple, nous menons des actions sur Facebook, distribuons des magazines et fournissons gratuitement aux communes membres un calendrier des collectes. Ces initiatives sont essentielles pour éduquer et informer le grand public sur l’importance de réduire les déchets et d’adopter des pratiques de recyclage.

Chaque année, nous alimentons en électricité 28.000 ménages et fournissons du chauffage à 3.000 autres

Parmi nos campagnes les plus efficaces, je tiens à mentionner « Mission Zéro », menée sur Facebook. Cette initiative vise à promouvoir la réduction des déchets à travers des conseils pratiques et des témoignages inspirants. De plus, nous avons lancé le magazine « SIDORINO » destiné aux enfants des classes fondamentales et distribué dans les écoles. Ce programme éducatif utilise des contenus adaptés pour sensibiliser les plus jeunes à l’importance du tri et du recyclage.

Comment gérez-vous la hausse constante des habitants du Luxembourg et, par conséquent, de leurs déchets ?

Le SIDOR se heurte actuellement à plusieurs défis majeurs dans la gestion des déchets. Malgré les efforts considérables en matière de sensibilisation du public, qui ont conduit à une réduction notable par habitant, la croissance constante de la population luxembourgeoise entraîne une légère augmentation de la quantité absolue de déchets à traiter. Cette situation nécessite des campagnes encore plus efficaces pour diminuer substantiellement le volume total de détritus produits.

Quelles sont vos priorités pour l’avenir ?

Nous envisageons une évolution de la gestion des déchets au Luxembourg vers des pratiques encore plus durables et intégrées. Nous aspirons à jouer un rôle central dans cette transition en continuant à promouvoir des initiatives innovantes et éducatives. Notre objectif est d’assurer que la capacité de l’usine d’incinération de Leudelange reste suffisante à long terme. Cela inclut non seulement de subvenir à nos propres besoins, mais aussi à ceux des deux autres syndicats : SIDEC et SIGRE. Nous sommes déterminés à mener des actions qui soutiennent une gestion efficace et respectueuse de l’environnement, répondant aux exigences croissantes d’une population en expansion.

Dans les prochaines années, nous mettrons également l’accent sur l’amélioration continue de notre processus de traitement. Ce faisant, nous souhaitons atteindre les objectifs définis par la décision d’exécution de la Commission européenne du 12 novembre 2019, qui fixe les meilleures techniques disponibles pour l’incinération des déchets. Enfin, nous entendons maintenir notre sensibilisation des ménages luxembourgeois.

SIDOR
100, rue de Bettembourg
L-3346 Leudelange
www.sidor.lu