Sommet «Un océan»: un bilan en demi-teinte
Du 9 au 11 février, ONG, politiques, scientifiques et entrepreneurs se sont réunis à l’occasion du sommet «Un océan». Ce dernier avait pour objectif de discuter des solutions possibles pour améliorer l’état des étendues d’eau, qui occupent 70% de la planète et qui, pour le moment, ne bénéficient pas de la protection nécessaire. L’issue de ce sommet laisse un goût amer à certains car, bien que diverses mesures aient été prises, des sujets essentiels, tels que la conservation des fonds marins, n’ont pas été abordés.
Des attentes trop importantes?
Le «One Ocean Concil», qui s’est déroulé à Brest à l’initiative du président français Emmanuel Macron, représente le premier rendez-vous d’une série de réunions internationales concernant les océans. À cette occasion, une coalition d’ONG a présenté des demandes claires, notamment des avancées concernant le traité international de protection de la haute mer. Toutefois, les résultats du sommet n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Effectivement, d’aucuns ont déploré l’absence d’acteurs de poids. La Russie et le Royaume-Uni n’ont pas participé à la réunion et la Chine s’est contentée d’un message envoyé par le vice-président Wang Quishan.
En outre, certains sujets importants n’ont pas trouvé l’écho qu’ils méritaient. La conservation des fonds marins n’a pas bénéficié d’une attention importante, alors qu’Ivan Duque Marquez, président colombien, a évoqué la fin du chalutage qui racle les fonds marins. L’exploration et l’exploitation des minéraux des grands fonds ont été écartées des discussions par Emmanuel Macron et totalement ignorées des autres dirigeants présents.
Une lueur d’espoir
Toutefois, certaines avancées doivent être soulignées. Ce premier rendez-vous international a permis de rappeler l’importance de protéger l’écosystème le plus étendu de la planète. Le mot d’ordre était la mise en action: les participants se sont accordés sur le fait qu’il faut prendre des décisions importantes rapidement.
La biodiversité et les effets du changement climatique étaient les principaux sujets abordés lors de ce sommet. À cet égard, le gouvernement français a annoncé deux mesures majeures. La première consiste à étendre la réserve naturelle nationale des terres australes françaises. Cette réserve, qui s’étendait sur 1 million de km2, passera à 1,66 million de km2 et deviendra ainsi la deuxième plus grande aire marine protégée au monde, après celle établie par l’Australie sur plus de 2,3 millions de km2.
La seconde mesure concerne la lutte contre la pollution causée par le plastique des décharges littorales. L’État français a décidé de se donner dix ans pour supprimer les décharges présentant un risque de rejet des déchets dans la mer. Elles seront toutes réhabilitées ailleurs, plus loin des zones côtières.
Au niveau européen, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé trois initiatives pour préserver les océans. La première consiste en la création d’une nouvelle coalition internationale pour protéger la biodiversité en haute mer. Ensuite, la présidente a évoqué un projet informatique permettant aux chercheurs d’accéder à des simulations numériques des océans du globe. La dernière initiative met en place une mission de recherche de l’UE visant à restaurer l’océan et le milieu aquatique d’ici 2030.
Par P. Paquet