SOULAGER LA MOBILITÉ AVEC LA TECHNOLOGIE AUTONOME

Véritable acteur de la mobilité et des transports au Grand-Duché, la société historique Sales-Lentz s’est lancée dans la technologie autonome en proposant une navette électrique qui répond au principe « first and last mile ». Paul Trierweiler, directeur commercial chez Sales-Lentz, revient sur ses principales caractéristiques qui visent l’efficience en termes de mobilité.

La navette autonome a débarqué au Luxembourg sous l’impulsion de SalesLentz… pouvez-vous revenir sur les principales étapes de son développement jusqu’à sa mise en place ?

Nous nous inscrivons simplement dans une logique rythmée par l’innovation, avec pour vocation principale d’être à la pointe de la technologie. Cela s’est notamment traduit par le Diffbus électrique à Differdange, qui a été quasiment la première ville mondiale à introduire le transport public 100% électrique.

Ce projet de la navette autonome, soutenu par l’Union Européenne, n’est donc que la suite logique de notre processus. Nous travaillons sur celui-ci depuis presque trois ans et nous avons choisi la société française Navya, spécialisée dans la conception de véhicules autonomes et électriques. Alors, forcément, nous sommes seulement aux prémices de cette technologie, il existe encore des paramètres peu connus en termes juridiques par exemple. Les autorisations et les dérogations spéciales restent indispensables pour mettre en place ce type de véhicule sur la route et sur la voie publique en général.

Aujourd’hui et depuis la fin de cet été, notre navette autonome circule sur trois trajets différents, dont deux sur la voie publique. Le premier se situe à Contern, sur la zone d’activité qui relie la gare ferroviaire sur environ 1,2 km. Deux navettes se relaient ensuite sur le trajet entre la gare Pfaffenthal-Kirchberg à l’ascenseur du Plaffenthal sur un peu plus de 800 m. « City Shuttle », tel qu’il a été baptisé, roule du matin au soir en permanence. Enfin, ce véhicule circule aussi chez nous, sur notre site privé à Bascharage.

Devenir un moyen de transport plus écologique qui soulage le trafic

Comment fonctionne la navette autonome ?

Je prends toujours l’exemple de l’ascenseur pour expliquer son fonctionnement. A l’époque, les personnes n’osaient pas rentrer à l’intérieur, aujourd’hui, ils font partie de notre quotidien. Il faut savoir qu’un accompagnateur se trouve toujours dans la navette pour rassurer les utilisateurs, car nous misons avant tout sur la sécurité de nos passagers mais aussi des autres usagers de la route, qu’ils soient automobilistes, piétons,… Nos véhicules circulent sur la même voie que les autres et l’accompagnateur joue un rôle primordial pour le bon fonctionnement des navettes, toutes guidées par satellite. Tout simplement car elles sont programmées pour circuler sur des rails virtuels, en réalité, elles ne décident pas de façon autonome mais grâce à une programmation réalisée en amont. Elles apprennent les données fixes comme les bâtiments, les arbres,… elles reconnaissent aussi les piétons et les autres voitures. Par contre, « City Shuttle » freine automatiquement si un objet non identifié se met sur son passage, comme un carton vide par exemple. L’accompagnateur peut soit sortir du véhicule et l’enlever ou prendre son contrôle pour contourner manuellement cet obstacle via une manette à l’intérieur de la navette.

Elles comportent onze places assises et quatre debouts et peuvent atteindre une vitesse maximale de 45 km/h mais pour l’instant elles restent limitées à 25 km/h. Elles possèdent entre 8 et 10 heures d’autonomie, cette durée augmentera avec le temps, j’en reste persuadé. Ce service reste enfin totalement gratuit et accessible aux personnes à mobilité réduite.

Le véhicule autonome, tel que City Shuttle, pourra-t-il endiguer les problèmes de mobilité au Luxembourg ?

Selon moi, le jour viendra où le parc automobile sera entièrement autonome car cette solution s’inscrit dans le principe de Smart City. A terme, le concept de véhicule privé aura disparu et les moyens de transports seront interconnectés mais il faudra obligatoirement une période de transition vers l’autonome.

Notre navette a pour objectif de devenir un moyen de transport plus écologique qui soulage le trafic. Le réseau se concentre sous la forme d’une étoile où toutes les branches se rejoignent vers Luxembourg-Ville et City Shuttle peut permettre de fluidifier cette forme en tissant une toile d’araignée afin de relier les villages entre eux avec flexibilité et de façon intelligente. Par exemple, en prenant le chemin le plus court, en évitant les bouchons,… ces possibilités sont parfaitement réalisables.

Pour l’instant, nous sommes au stade de la micro distribution, avec le principe « first and last mile », mais notre alternative s’améliorera au fil des innovations technologiques. Au lieu d’apprendre par cœur un trajet, nous serons capables à moyen terme de cartographier un quartier, un village et même une ville pour faire en sorte que notre navette soit totalement intégrée au réseau routier. Nous analysons actuellement une multitude de trajets pour l’avenir et si notre véhicule autonome apporte sa pierre à l’édifice pour améliorer ponctuellement la mobilité et faciliter l’usage des transports publics, alors notre pari sera réussi.