« Développer des espaces de vie avec des logements de qualité »

Alors que de plus en plus de résidents rencontrent des difficultés à se loger, la demande en logements abordables est aujourd’hui croissante. Avec sa double casquette de promoteur immobilier et bailleur public, le Fonds du Logement prévoit d’apporter sa pierre à l’édifice avec la création de près de 5.000 logements supplémentaires d’ici 20 ans, en mettant l’accent sur une mixité à la fois sociale et fonctionnelle. Un véritable défi sur lequel revient Jacques Vandivinit, directeur de l’Établissement.

En tant que bailleur et promoteur public, comment jugez-vous la situation actuelle en matière de logement abordable ?

Depuis quelques années, le Luxembourg fait face à une situation économique difficile. Avec les crises successives que traverse le pays, comme le Covid-19, l’inflation ou la hausse du chômage, de nombreux résidents ne parviennent plus à se loger aujourd’hui. Le besoin en logements abordables est donc grandissant. Bien entendu, nos équipes s’efforcent de répondre au mieux à la demande, mais malgré tous nos efforts, la liste d’attente ne cesse de s’allonger. Au Fonds du Logement, plus de 6.000 ménages sont actuellement en attente d’un logement abordable auxquels s’ajoutent près de 3.000 prospects qui se sont présentés à nous l’an dernier pour acquérir un bien, ce qui témoigne encore une fois de l’ampleur de la demande. Il faut dire que celle-ci est largement supérieure à l’offre : le pays dispose d’à peine 2% de logements abordables sur l’ensemble de son parc immobilier.

Le Fonds du Logement continue d’investir et de développer des projets novateurs à travers tout le territoire afin de répondre à la demande en logements abordables toujours plus grande

De combien de logements abordables le Fonds du Logement dispose-t-il actuellement ?

Le Fonds du Logement a la particularité de disposer d’une double casquette : celle de bailleur social et celle de promoteur immobilier. En 45 ans, il a mis sur le marché 4.453 maisons et appartements répartis sur 54 communes, dont quelque 2.200 logements réservés à la location abordable. Il gère ainsi le plus grand parc abordable du pays, ce qui nous permet de répondre aux besoins de plus de 5.000 habitants aux revenus modestes et se trouvant parfois dans des situations très précaires. En parallèle, le Fonds gère près de 2.000 baux emphytéotiques (les terrains sur lesquels sont construits les biens vendus par le Fonds sont cédés pour une durée de 99 ans moyennant le paiement d’une redevance annuelle).

En tant que plus grand bailleur public du pays, quelle est votre réponse à la crise du logement ?

J’aimerais préciser qu’il y a surtout une crise du logement abordable. Il manque une offre adaptée et en nombre suffisant. L’un de nos objectifs est de multiplier le nombre de logements abordables mis sur le marché afin de pouvoir répondre à cette demande toujours grandissante. Pour cela, nous continuons d’investir et de développer de nouveaux projets à travers tout le territoire. Actuellement, nos équipes travaillent simultanément sur près de 180 projets – en étude ou en réalisation – à travers le pays, ainsi qu’au développement de six projets d’envergure. Il y a quelques mois, nous avons également fait l’acquisition de logements en VEFA (biens en l’état futur d’achèvement). À terme, ces efforts nous permettront de plus que doubler la production de logements.

Notre mission principale en tant que bailleur social est de permettre à nos clients de vivre convenablement et durablement dans nos logements

Notre mission principale en tant que bailleur social est de permettre à nos clients de vivre convenablement et durablement dans nos logements. Afin de répondre à ce défi, nous sommes en train d’augmenter nos ressources et compétences au niveau de la gestion technique du patrimoine et de l’accompagnement et l’encadrement de nos clients.

Disposez-vous des ressources foncières nécessaires pour mener à bien ces objectifs ?

Bien sûr. Le Fonds du Logement dispose de suffisamment de terrains pour construire durant les 15 à 20 prochaines années, mais créer des logements et développer des espaces de vie prend du temps. Le Fonds gère et s’occupe de toutes sortes de projets de construction parfois très complexes, comme des bâtiments protégés ou la revalorisation de friches industrielles nécessitant d’être assainies.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la revalorisation des friches industrielles ?

Deux projets de réhabilitation de friches sont en cours : « NeiSchmelz » à Dudelange et « Wunne mat der Wooltz » à Wiltz. Sur le premier site, d’une superficie de 32,5 ha, 1.575 logements à vendre ou à louer sortiront de terre, ainsi qu’une école, des crèches ou encore des commerces. À Wiltz, ce sont 1.085 logements, une école et des bureaux qui seront créés sur une superficie de 25,5 ha. Ces deux friches représentent à elles seules la moitié des habitations en cours de planification ou construction du Fonds du Logement.

Quels sont les atouts de ce type de terrain ?

La réhabilitation de friches industrielles est complexe, mais offre l’opportunité de redonner une nouvelle vie à des terres scellées et de faire du volume en termes de logements. Autrement dit, les projets de ce type nous permettront de mettre beaucoup plus de biens sur le marché dans les années à venir et contribueront à atteindre notre objectif d’au moins 5.000 logements supplémentaires d’ici deux décennies. Ils nous permettront également de développer des logements de qualité, innovants en termes de construction durable et de concepts énergétiques, tout en créant de véritables espaces de vie et de rencontre.

Comment est perçu ce type de projet par les habitants et acteurs politiques locaux ?

De manière générale, les partenaires locaux se montrent plutôt enthousiastes. La transformation de ces friches représente une très belle opportunité de redynamiser des quartiers et de créer une nouvelle dynamique au sein de ces communes. À Dudelange, par exemple, le projet « NeiSchmelz » permettra de connecter les deux quartiers existants, Italie et Schmelz. Nous prévoyons d’y développer un quartier de vie avec la volonté de redynamiser cette partie de la ville et d’y promouvoir une réelle mixité fonctionnelle et sociale. La revalorisation de la rivière, aujourd’hui canalisée en souterrain, fait également partie du projet et contribuera à offrir un cadre de vie agréable aux habitants, tout comme la création d’espaces publics et de rencontres.

Fonds du Logement
52, Boulevard Marcel Cahen
L-1311 Luxembourg
www.fondsdulogement.lu