LE VÉLO, UNE PISTE SÉRIEUSE POUR UNE MOBILITÉ URBAINE, DURABLE ET PROPRE
Depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, la pratique du vélo est remise au goût du jour. Le Luxembourg n’est pas en reste. Grâce à un trafic routier réduit en raison du confinement, la pratique du vélo est plébiscitée comme le meilleur moyen de se déplacer et de faire de l’exercice tout en respectant la distanciation sociale. Le phénomène aurait tendance à se globaliser. En effet, plusieurs villes de par le monde se sont positionnées en faveur de ce mode de transport individuel et propre. Les pistes cyclables temporaires fleurissent à l’étranger, et avec elles l’espoir de voir ce mode de transport vert s’imposer durablement dans le paysage urbain après la crise.
Les métropoles étrangères multiplient les pistes cyclables temporaires
La ville de Bogotá, capitale de la Colombie, a été la première à instaurer des mesures en faveur de ce type de transport. Depuis la mi-mars, la maire, Claudia Lopez, a fait construire 76 kilomètres de pistes cyclables en remplacement des axes routiers désormais délaissés par les voitures. Des travaux en continuité avec la politique de transport de la ville: des mesures de limitation du trafic routier le dimanche étaient déjà en place avant le début de la pandémie.
À New York, une partie de la Deuxième avenue a également été transformée en piste cyclable. Même chose à Philadelphie, Calgary, Mexico, Séville, Bruxelles et dans plusieurs villes allemandes, dont Berlin. Souvent matérialisées par des plots ou des lignes de peinture sur le sol, ces pistes cyclables temporaires permettent aux usagers de continuer à pratiquer le vélo tout en se tenant à distance respectable de leurs voisins.
Une manière de respecter les mesures de distanciation sociale
Ce qu’on l’observe dans ces grandes villes, c’est ce qui est appelé communément de « l’urbanisme tactique ». Les autorités urbaines procèdent à des aménagements temporaires que l’on peut rendre permanents s’ils s’avèrent pertinents. Ce sont des installations grandeur nature rendues possibles car les villes sont quasiment vidées de leurs voitures. Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, la création de nouvelles pistes cyclables redistribue l’espace public et permet donc à tous de se déplacer en respectant la distanciation sociale.
Ces aménagements tactiques de la voirie semblent également sur le point de se multiplier en France, en Italie, en Allemagne… Tous commencent à réaliser le potentiel de la petite reine quant au désengorgement et à la réduction de la pollution. Les villes sont devenues plus respirables et la mobilité plus fluide. Ce qui est actuellement en phase de test pourrait se transformer en une situation permanente. La ministre française de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, a par exemple diligenté une mission destinée à favoriser les déplacements à vélo une fois le confinement terminé. A Luxembourg, l’association Vëlos-Initiativ voudrait faire du vélo un moyen de locomotion aussi important que la voiture dans nos déplacements quotidiens. Pour cela, l’association appelle à la multiplication des voies cyclables sûres et exclusivement réservées aux cyclistes. Le vélo pourrait en effet être une alternative intéressante aux transports en commun pour la population urbaine qui risque de les délaisser par peur de la contagion. Peu coûteux, le vélo est également écologique : un avantage de poids dans la lutte contre l’épidémie, étant donné que la pollution de l’air peut être un facteur aggravant dans la transmission du virus.
Tout l’enjeu est que le trafic automobile ne revienne pas tel qu’il était avant la crise. D’autant plus que le vélo peine toujours à être vu comme un moyen de transport. Si les initiatives mises en place depuis le mois de mars sont encourageantes, de nombreux efforts restent à fournir pour que le vélo s’installe de manière pérenne dans nos villes.
Par R. Hatira