FEDIL : QUATRE AXES POUR FAIRE DU LUXEMBOURG « THE BEST PLACE FOR BUSINESS »
Cela fait maintenant un siècle que la Fédération des Industriels Luxembourgeois réunit les industriels et entrepreneurs qui contribuent à l’essor du pays et préparent l’économie de demain. Présidée depuis le mois d’avril par Michèle Detaille, la Fédération compte 585 membres, fournissant 95% de la production industrielle luxembourgeoise et représentant 35% du PIB national. La femme d’affaires nous dévoile les quatre axes principaux de son programme, reflets des grands défis auxquels sont confrontés les entreprises aujourd’hui : la recherche de talents, la digitalisation, la transformation énergétique et le commerce extérieur.
Arrivée à la tête de la Fédération au milieu d’un programme qui avait alors été défini pour six ans, Michèle Detaille entend bien incarner « le changement dans la continuité ». « Il y a trois ans, à l’occasion d’un changement de présidence, la FEDIL s’est lancée dans une grande réflexion sur le repositionnement stratégique et la modernisation de l’organisation. Cet exercice de fond, auquel j’ai participé en tant que membre du conseil d’administration, a déterminé une ligne de conduite pour plusieurs années. Trois ans plus tard, je pense que la Fédération peut encore vivre avec les priorités établies alors, à savoir la digitalisation, la recherche de talents et la transition énergétique. J’ai souhaité y ajouter le commerce extérieur, un axe sur lequel nous travaillerons en partenariat avec la Chambre de Commerce qui dispose de l’infrastructure adéquate », introduit la nouvelle présidente de la Fédération.
Séduire
Face au manque de main d’oeuvre qualifiée auquel sont régulièrement confrontées les entreprises, la FEDIL cherche à susciter des vocations, en particulier chez les jeunes. « Cela fait deux ou trois ans que nous avons mis en place l’action « HelloFuture » grâce à laquelle nos collaborateurs se rendent dans les écoles pour y expliquer leur métier. Ils parlent aux lycéens de 14 à 16 ans qui, à cet âge, ne savent généralement pas encore vers quel domaine ils souhaitent s’orienter. C’est une action à laquelle nous croyons beaucoup et qui engendre déjà des résultats concrets puisque certains jeunes postulent pour des jobs étudiants dans les entreprises qui se sont ouvertes à eux », explique Michèle Detaille. Mais le défi est plus large puisque dans cette course aux talents la FEDIL s’efforce de recréer le lien entre l’industrie et le grand public en général. « Nous devons démontrer qu’il est possible d’avoir un emploi intéressant et épanouissant dans l’industrie. Après tout, c’est l’industrie d’aujourd’hui qui réalise la transition énergétique, qui construit les éoliennes, les voitures électriques, etc. », ajoute Michèle Detaille, elle-même femme d’affaires accomplie à la tête du groupe ALIPA.
Il est possible d’avoir un emploi intéressant et épanouissant dans l’industrie
Innover
Cette recherche de talents s’avèrera cruciale pour accompagner l’innovation et conditionnera forcément l’avenir de la success story luxembourgeoise. La présidente de la FEDIL aborde d’ailleurs avec optimisme la transition numérique qui s’opère dans tous les secteurs. « Aujourd’hui, tout le monde est concerné par cette transition. Il faut prendre le train en marche et profiter des bons côtés de la digitalisation. Nous devons repenser notre façon de travailler, repenser les processus de production à travers la digitalisation, à condition que cela ait un sens évidemment. Bien que la technologie soit encore onéreuse dans certains domaines, elle tend à se démocratiser et c’est un grand bien pour les PME », considère Michèle Detaille.
Dans ce contexte, elle ambitionne de faire reconnaître la FEDIL comme centre d’expertise au Luxembourg et entend aider ses membres à tirer parti de la révolution digitale. « Nous comptons de gros calibres parmi nos membres, ainsi qu’une équipe de collaborateurs solides. Aussi, nous pouvons porter la transition numérique comme un sujet transversal. C’est une thématique qui intéresse tout le monde, qui n’est pas seulement l’affaire de quelques techniciens, technocrates ou informaticiens. En outre, la FEDIL souhaite aider, encourager et partager son expertise, si besoin en est, avec le gouvernement. Nous pensons en effet qu’il y aura un effet de ruissellement : si le gouvernement parvient à digitaliser tous ses process, que ce soit le commodo comme ses actes de tous les jours, cela aura un effet d’entraînement sur les entreprises. Nous travaillerons également avec d’autres acteurs qui s’intéressent eux aussi à la digitalisation, notamment dans le secteur bancaire. Nous voulons démontrer qu’il faut avancer et nous le ferons avec toutes les parties prenantes », affirme Michèle Detaille.
Responsabiliser
Condition sine qua non de la croissance économique de demain, le respect de notre planète est l’affaire de toutes les entreprises, quel que soit leur domaine d’activité. C’est pourquoi les membres de la Fédération oeuvrent pour une réglementation environnementale claire et simple à appliquer. « La FEDIL possède un grand savoir-faire en matière d’énergies et de protection de l’environnement. Aussi bien parmi nos membres que dans notre équipe, des experts travaillent avec les administrations et en interentreprises pour exposer des idées, pour développer des savoir-faire ou pour importer au Luxembourg de bonnes pratiques venues de l’étranger. C’est ce véritable travail de fond mené au sein de la FEDIL qui lui confère une grande expertise », rapporte sa présidente.
S’exporter
« Le Luxembourg est historiquement ouvert aux frontières géographiques et une bonne part des biens produits par son industrie est exportée avec les moyens de communication démocratisés dont nous disposons aujourd’hui, les petites entreprises ont encore davantage d’opportunités. Bien sûr, ce n’est pas parce qu’on peut communiquer facilement qu’on vend nécessairement : il faut avoir un bon produit, parvenir à en convaincre ses clients et ensuite l’acheminer. Mais je pense que l’exportation est à la portée de la plupart des entreprises qui en ont l’ambition. Je compte beaucoup sur la Chambre de Commerce pour soutenir efficacement l’apprentissage et le maintien d’un bon niveau de savoir-faire dans l’exportation », conclut Michèle Detaille.
Par A. Jacob