LA GRATUITÉ DU TRANSPORT PUBLIC, BIENTÔT UNE RÉALITÉ

L’un des projets phares du gouvernement actuel, épaulé par le Verkéiersverbond, est incontestablement la gratuité du transport public sur tout le territoire national. Cette mesure emblématique est une incitation en direction de la population à utiliser davantage les bus, le tram et autres trains au quotidien. Alléger le trafic routier et le rendre plus fluide est l’objectif recherché. Cette « mesure sociale importante », selon le ministre de la Mobilité François Bausch, entrera en application à partir du 1er mars 2020.

Le ministre considère que des investissements conséquents et soutenus sont la condition sine qua non pour renforcer l’attractivité du transport public. L’offre, la ponctualité et la qualité des services sont essentiels pour inciter les usagers de la route à changer leurs habitudes et à emprunter les transports en commun au lieu de leur voiture privée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les investissements prévus pour le rail entre 2018 et 2023 s’élèvent à plus de 2,2 milliards d’euros. De plus, les CFL ont conclu le plus grand contrat d’achat de matériel roulant de l’histoire du rail luxembourgeois, d’un montant de 400 millions d’euros. La livraison s’étendra jusqu’à 2023. Le tram bénéficiera quant à lui d’un investissement de 390 millions d’euros sur la même période.

Parallèlement, le réseau national de bus RGTR fait actuellement l’objet d’une réforme complète. Cette réorganisation a pour but la hiérarchisation et l’optimisation des lignes d’autobus régionales, l’amélioration des dessertes les dimanches et jours fériés ainsi que des fréquences en soirée. De plus, le ministère poursuit un objectif zéro émission par la mise en service de bus électriques sur le réseau RGTR.

Une expérience inédite en Europe

Le moins que l’on puisse dire est que la gratuité dans les transports publics au Grand-Duché sera analysée attentivement par les autres pays européens. C’est la première fois qu’un Etat s’engage à une telle échelle sur cette voie. Les autorités luxembourgeoises sont conscientes des enjeux. Le ministre de la Mobilité a précisé que la période de transition entre l’annonce et la réalisation de la gratuité devait servir à mettre en oeuvre tout un paquet de mesures indispensables au bon déroulement du projet dans l’intérêt de toutes les parties prenantes : usagers, employés et opérateurs des différents modes de transport public. La période de transition est profitable pour revoir et adapter si nécessaire les prescriptions légales relatives au bon comportement des utilisateurs des transports publics. Les usagers sont ainsi informés dans un délai raisonnable afin de pouvoir prendre les dispositions nécessaires. La gratuité sera donc appliquée le 1er mars 2020 à tous les modes de transports publics nationaux financés par l’Etat sur tout le territoire luxembourgeois. La première classe dans les trains sera néanmoins maintenue, moyennant un abonnement annuel de 660 euros, ainsi que les abonnements transfrontaliers.

Au niveau de la Grand Région, les tarifs seront revus à la baisse en concertation avec les réseaux voisins. Ainsi, les nouvelles mesures profiteront également aux transfrontaliers. Les missions du personnel d’accompagnement des trains ainsi que des agents d’encadrement, dans le contexte de l’ordre public, seront maintenues en vue d’une amélioration de la qualité et de la sécurité. A n’en pas douter, cette expérience luxembourgeoise de la gratuité des transports publics sera scrutée à la loupe par tous les pays européens. Il en va de l’avenir de la mobilité, dans des villes de plus en plus tentaculaires et congestionnées par le trafic.