LA STRATÉGIE VACCINALE LUXEMBOURGEOISE ANTI COVID-19, ENTRE VIGILANCE, RÉACTIVITÉ ET GRATUITÉ

Il semble que la pandémie de Covid-19 ne soit pas tout à fait maîtrisée et cela malgré toutes les restrictions et mesures prises ces derniers mois pour limiter son impact. L’inquiétude est montée d’un cran avec la mutation du virus constatée au Royaume-Uni, et l’apparition d’un premier cas au Luxembourg. L’unique espoir repose sur les épaules d’un vaccin qui rassure autant qu’il effraie. Malgré les réticences, le Grand-Duché a mis sur pied une stratégie de vaccination basée sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé ainsi que sur celles de la Commission européenne. La Direction de la santé et le Haut-Commissariat pour la Protection Nationale s’occupent quant à eux de la coordination.

La stratégie vaccinale luxembourgeoise est structurée autour de cinq piliers comprenant plusieurs volets, notamment l’allocation, l’approvisionnement, la communication et la surveillance des effets secondaires après la mise sur le marché des vaccins. Pour qu’elle réponde au mieux aux besoins de la population, cette stratégie doit tenir compte de l’évolution de l’épidémie au Luxembourg, des caractéristiques des vaccins candidats, de leur disponibilité et de leur impact sur les différentes catégories de la société.

Vaccination gratuite et non contraignante

Combinée aux autres éléments de la politique de lutte contre le virus mis en place depuis le début de la crise sanitaire, à savoir la prévention, le diagnostic et dépistage, l’isolement des personnes infectées, le traçage et la mise en quarantaine des contacts, la prise en charge des patients ainsi que la sensibilisation et l’information, la vaccination jouera un rôle crucial pour sauver des vies et endiguer la progression de la maladie, protéger le système de santé et contribuer ainsi au rétablissement du fonctionnement de l’économie. La campagne de vaccination qui a débuté à la fin de l’année écoulée se fait sur base volontaire et les vaccins sont mis à disposition gratuitement qu’on soit couvert ou non par une assurance maladie. Or, comme l’a indiqué le Premier ministre « le nombre total des doses de vaccin sera limité au cours des premières phases de déploiement. Il fallait dès lors inévitablement déterminer quels groupes pourront bénéficier d’un accès prioritaire aux vaccins ».

Parmi les catégories considérées comme prioritaires, on trouve les professionnels de la santé et le personnel des établissements hospitaliers, de même que le personnel des structures d’hébergement pour personnes âgées et des réseaux d’aide et de soins quelques soient leurs lieux d’habitation, ainsi que les résidents dans ces mêmes structures. « Notre fil rouge est de donner la priorité aux plus vulnérables et à ceux qui s’en occupent » a estimé la ministre de la Santé, Paulette Lenert.

Dans une première phase, les vaccins seront administrés dans des centres de vaccination. Le gouvernement explique ce choix du fait des exigences particulières en matière de transport et de stockage, de l’approvisionnement en vaccins dans des conteneurs multidoses, de leur disponibilité et de la nécessité de prévoir des mesures de contrôle, y compris une surveillance centralisée. En fonction de l’arrivée des vaccins, les centres de vaccination sont appuyés par des équipes mobiles et supervisés par des médecins spécialement formés et habilités par l’État. La gestion quotidienne quant à elle, est confiée à des coordinateurs administratifs et des professionnels de santé habilités à préparer et à administrer des vaccins avec le soutien d’équipes médicales.

Pour un vaccin efficace et sûr

En juin 2020, la Commission européenne et les États membres se sont mis d’accord sur une action commune au niveau de l’UE afin de lutter ensemble contre le virus. La Commission a engagé 2,15 milliards d’euros pour financer la recherche et a conclu suffisamment de contrats pour permettre la vaccination de tous les citoyens européens. Les vaccins sont disponibles pour tous les pays de l’Union, en même temps et aux mêmes conditions. Les États membres ont convenu au sein du comité de pilotage de maintenir une approche commune. L’attribution et la distribution des vaccins sont donc envisagées par tous les États membres dans le cadre de la stratégie de vaccination de l’UE. La Commission table sur un total de 2 milliards de doses pour les 450 millions de citoyens dans l’UE. C’est dans ce cadre européen que le Luxembourg s’est engagé à acheter 1,3 million de doses de vaccin avec lesquelles il sera possible d’immuniser 800 000 personnes. Selon le gouvernement, la surveillance de la sécurité et de l’efficacité des vaccins s’articulera autour d’un ensemble d’actions. Seuls les vaccins dont le rapport bénéfice/risque est avéré positif seront approuvés et mis à disposition. La surveillance continue et la collecte de données supplémentaires lors d’une utilisation généralisée sont nécessaires pour assurer les normes de sécurité et de qualité les plus élevées.