La transition énergétique au-delà du challenge technologique

Il est des transitions qui, pour se réaliser, nécessitent l’adhésion de tout un écosystème à une cause. Et la transition écologique est bel et bien de celles-là. Laurent Saeul, CEO de Minusines S.A., en est convaincu et entend faire de sa société, spécialisée dans les solutions  électriques, un moteur du changement. Plus que de fournir les solutions qui permettront d’abandonner les énergies fossiles, celle-ci veut sensibiliser tous les acteurs de son secteur à la préservation de notre environnement.

Minusines est de plus en plus impliquée dans la transition énergétique et digitale. Quelles sont les convictions qui fondent votre engagement?

En embrassant cette double transition, nous ne nous attaquons pas à un challenge purement technologique, mais plutôt à un défi lié à l’être humain et à son environnement. Nous abordons ces sujets de manière stratégique depuis 2017, date à laquelle nous avons décidé d’investir dans la digitalisation, non pas pour le simple fait de numériser nos activités, mais pour inscrire solidement notre société dans l’environnement du futur. Nous suivons la même logique en ce qui concerne la transition énergétique. La création récente de notre département «énergies renouvelables» ou notre intégration au groupe Encevo ne sont pas révélatrices d’une volonté de diversifier nos activités ou d’un intérêt particulier pour de nouvelles technologies, mais bien de notre désir de nous associer à un des moteurs de la transition énergétique pour participer au développement d’un marché favorable à des technologies plus respectueuses de l’environnement. Ce que nous constatons, c’est qu’il est relativement simple de se former et de maîtriser une technologie. En revanche, il l’est moins de sensibiliser l’être humain à cette philosophie. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé, au cours des deux dernières années, de reformuler notre mission. Nous avons pour ambition de conscientiser non seulement notre propre organisation, mais aussi tout l’écosystème dans lequel nous gravitons, à commencer par nos clients.

Quelles sont les manifestations concrètes de cet engagement?

Nous en discutions depuis longtemps, mais nous avons décidé qu’il était temps de nous engager dans le processus de certification ESR (entreprise socialement responsable). Nous avons retravaillé et mis à jour notre stratégie y relative l’année dernière, non pas pour le label en lui-même, mais bien pour impliquer concrètement toute l’entreprise dans une réflexion sur sa responsabilité. Cet exercice nous a permis de soigner notre culture interne sur des sujets allant du recyclage de nos déchets par la SuperDrecksKëscht jusqu’à la réduction de notre consommation d’énergies fossiles. Nous avons finalement obtenu notre label en janvier 2022.

Dans la foulée, nous avons décidé de participer aux projets de l’Université dans la Nature, une organisation canadienne qui possède une branche au Luxembourg et qui développe l’idée que l’Homme a beaucoup à apprendre de et dans la nature et qu’il doit replacer sa connexion avec celle-ci au cœur de l’éducation, de la santé, de l’urbanisme et de bien d’autres domaines. En soutenant cette organisation, nous voulons démontrer à nos collaborateurs et à nos clients que la nature est finalement le pilier fondateur du climat et que ce n’est qu’en comprenant comment elle fonctionne et comment elle influence l’être humain que nous pourrons donner naissance à l’écosystème business dans lequel nous voulons évoluer.

Participer au développement d’un marché favorable à des technologies plus respectueuses de l’environnement

Pour ce faire, nous misons sur la communication, notamment lors d’événements dédiés. Pas plus tard que le 5 mai dernier, nous avons organisé une conférence sur le design biophilique avec le Luxembourg Center for Architecture (LUCA). Hubert Mansion, cofondateur de l’Université dans la Nature, est venu présenter comment ce concept, qui consiste à relier les personnes et la nature dans les environnements bâtis, bénéficie aux êtres humains. Évidemment, nous veillons à ce que la gamme de produits proposée par Minusines puisse s’inscrire parfaitement dans divers types d’aménagements biophiliques.

Enfin, nous travaillons également sur notre bilan carbone. J’en reviens au lien avec notre transition digitale puisque les plateformes que nous avons mises en place nous permettent de suivre l’évolution de notre empreinte.

Quel est le rôle d’un distributeur comme Minusines dans l’écosystème que vous souhaitez sensibiliser?

Notre devoir est d’influencer dans le bon sens nos collaborateurs, nos clients et nos fournisseurs à l’étranger. Prenons un exemple: le Luxembourg est un petit marché sur lequel nous ne devrions pas introduire trop de technologies de pompes à chaleur différentes au risque de devoir développer trop de compétences et de mobiliser trop de capacités. Simplifions plutôt les choses en choisissant la technologique la plus adaptée afin que l’effort pour la déployer ne soit pas trop important. Là est notre rôle: sélectionner les bonnes solutions et les introduire sur le marché. Pour ce faire, nous maintenons des contacts réguliers avec toute une série d’acteurs, notamment le ministère de l’Énergie ou encore l’Administration de l’environnement.

Si le distributeur de technologies agit en ce sens pour la transition énergétique, ses clients suivront. C’est seulement ainsi que nous relèverons le défi car celui-ci est grand: il ne se réduit pas au choix d’un câble, d’une ampoule ou d’une prise électrique, mais relève de la création d’un écosystème prêt à développer les solutions phares que sont l’électromobilité, le photovoltaïque et les pompes à chaleur. Comme je le disais: le défi n’est pas forcément technologique!

MINUSINES S.A.
8, rue François Hogenberg
L-1735 Luxembourg
www.minusines.lu