L’ACL AU SERVICE DE LA MOBILITÉ

Depuis près de 80 ans, l’Automobile Club du Luxembourg conseille et assiste ses membres en matière automobile. L’association s’est depuis développée et devient aujourd’hui un club de mobilité transversal afin de répondre aux futurs besoins des usagers et réduire un trafic de plus en plus dense. Jean-Claude Juchem, directeur général de l’ACL, et Antonio da Palma Ferramacho, Mobility Project Manager, reviennent sur ces évolutions, mais aussi sur l’avenir et leurs initiatives pour améliorer la mobilité au Grand-Duché.

Avec plus de 183 000 membres, l’ACL se positionne comme un acteur majeur de la mobilité au Luxembourg. Si ses activités traditionnelles se concentrent notamment sur l’assistance et le conseil, l’association affiliée à la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) est devenue, au cours de son existence, un club de mobilité. « Nous avons par exemple développé un eCall Mobile.Ce service propose une assistance rapide et efficiente où que vous soyez et en temps réel grâce à un système de géolocalisation, ce qui facilite l’organisation des secours. Depuis l’an passé, notre portfolio comprend aussi le Home Assistance pour tous types de travaux à domicile. Je pense enfin à notre service de covoiturage Ride2Go », détaille Jean-Claude Juchem, directeur général de l’ACL depuis 2014.

« L’ACL Clubmobil offre la possibilité de louer un véhicule en toute flexibilité, selon le besoin et le budget de chacun, pour une courte ou longue durée, grâce à une flotte d’environ 200 véhicules. Ce service de car-sharing s’inscrit dans les tendances actuelles et sans doute futures car les usagers opteront davantage pour la flexibilité, le partage ou encore un budget mobilité global plutôt que pour la possession d’un véhicule. Actuellement les gens ont un rapport émotionnel avec la voiture, c’est ce qui rend le sujet de la mobilité complexe au Luxembourg. C’est pourquoi nous proposerons en complément un service de bike assistance à partir de ce mois d’avril », projette Antonio da Palma Ferramacho, Mobility Project Manager. L’idée? Combiner la mobilité douce à tous les autres types et modes de locomotion, du transport public au véhicule privé.

Du concept « Mobility as a Service »…

L’objectif étant d’assurer la mobilité des membres à travers une multitude d’offres, « d’où la mise en place du système “Mobility as a Service’’ sur une plateforme digitale. L’ACL intégrera des solutions de mobilité développées en collaboration avec plusieurs partenaires spécialisés. Pour résumer, nous regardons ce qui est disponible sur le marché en termes de solutions pour les intégrer dans un système accessible à tous : automobile, mobilité douce, électromobilité, parking, services d’assistance, covoiturage, partage des véhicules,… tout est géré sur l’application », étaye Antonio da Palma Ferramacho.

La digitalisation et la technologie permettent justement d’ouvrir le champ des possibles et contribuent à assurer des services plus efficaces. Avec ce système, l’usager peut, par exemple, louer son véhicule à distance via son Smartphone. Le MaaS vise ainsi à devenir un service complémentaire à la traditionnelle voiture. « Il est nécessaire de collaborer avec tous les acteurs de la mobilité afin de trouver une solution globale, sans concurrence avec les transports en commun. Lorsque je veux voyager d’un point A à un point B, quelles solutions s’offrent à moi? Le MaaS peut donner une réponse optimale ».

…à celui de Mobility Manager…

Antonio da Palma Ferramacho évoque aussi le concept de « Mobility Manager », imaginé après s’être basé sur l’étude Luxmobil du STATEC réalisée en 2017. « Celle-ci montre que le gros du trafic se concentrait le matin, sur deux trajets différents : domicile-travail et domicile-école. Réduire le trafic au niveau de ces deux communautés, à savoir les employeurs et l’éducation, faisait donc partie de nos réflexions et nos priorités. C’est de là qu’a démarré l’idée du « Mobility Manager », une fonction qu’il faudrait développer à l’intérieur de ces communautés. Il pourrait informer les usagers sur les différents moyens de mobilité », explique-t-il.

Devenir un catalyseur entre les entreprises, les communautés et les communes

En promouvant un tel poste, des réflexions peuvent être menées. Au sein d’une entreprise, par exemple, le Mobility Manager pourra dresser un portrait-robot de chaque employé, avec ses habitudes, ses trajets,… pour conseiller une solution personnalisée de mobilité à chacun d’entre eux. « Il devient, en quelque sorte, un catalyseur entre les entreprises, les communautés et les communes ». L’ACL propose ainsi depuis quelques mois des formations aux entreprises et projette également d’inclure les communes.

…en passant par le centre d’électromobilité

Un autre projet se trouve dans les cartons de l’ACL avec la mise en place d’un centre d’électromobilité. « Nous pourrons aussi proposer davantage de véhicules électriques. Aujourd’hui, il y a une certaine méfiance de la part des usagers vis-à-vis de cette technologie. Ce nouveau centre offrira un service de conseil et d’accompagnement pour nos membres afin de les guider vers la meilleure solution selon chaque besoin, à savoir l’hybride, l’hybride rechargeable, l’électrique,… », précise Jean-Claude Juchem.
Reste à influencer les mentalités, car les utilisateurs ne se rendent pas forcément compte de la valeur ajoutée.

« Il est très difficile de changer les habitudes. Les manques d’informations et/ ou de connaissances vis-à-vis d’autres solutions de mobilité influencent l’utilisation habituelle et classique d’un véhicule privé. Fonctionner par rupture ne résoudra rien, c’est en suggérant des services ciblés et adaptés à chacun que la situation actuelle changera », conclut-il.

Par Pierre Birck
Crédit photo : Marie De Decker