Le gouvernement luxembourgeois lutte contre les violences conjugales

Depuis la crise sanitaire du Covid-19, les violences conjugales n’ont fait qu’augmenter. Le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes a donc décidé d’intervenir en développant et en soutenant les initiatives de différentes associations. Ainsi, Taina Bofferding, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, tente de sensibiliser le grand public et de proposer de l’aide aux auteurs et victimes des violences domestiques.

Le Covid-19 a imposé une proximité inhabituelle à tous les foyers. Cette situation a aggravé le risque de conflits et de violences conjugales, comme le prouve le rapport au gouvernement du Comité Violence pour l’année 2020.

En effet, entre 2019 et 2020, le nombre d’interventions policières a augmenté de 94 unités. Ce constat peut également être dressé pour le nombre de victimes présumées, avec une croissance de presque 27%, et celui des auteurs qui est passé de 1206 à 1356.

En cette période de crise, le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes a lancé diverses actions et permis la mise en place de projets concrets pour enrayer le phénomène.

L’outil «relation2test»

La Fondation Maison de la Porte Ouverte, avec l’aide du ministère, a créé un questionnaire en ligne appelé «relation2test», qui garantit l’anonymat grâce au traitement confidentiel des données et qui poursuit les objectifs de la FMPO.

Celle-ci lutte depuis 50 ans contre la violence sous toutes ses formes. Elle a voulu mettre en place un moyen de sensibiliser le public aux révélateurs d’une relation inégalitaire et aux premiers signes de violence. De cette manière, la distinction entre les conflits qui peuvent être normaux au sein d’un couple et ceux qui relèvent de l’agression devient plus simple à identifier.

Si les résultats du test révèlent des signes importants de violence émotionnelle ou physique, les participants reçoivent des renseignements supplémentaires qui peuvent les guider dans leur recherche d’informations et d’aide.

Le questionnaire s’adresse à un large public, sans distinctions d’âge, de sexe ou d’orientation sexuelle. Si, selon les chiffres communiqués par le Comité Violence, les femmes de plus de 35 ans représentent les victimes majoritaires de violences conjugales, tout individu peut un jour en être victime.

Les auteurs des violences

Pour toucher tous les protagonistes des violences conjugales, le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes et le service Riicht Eraus de la Croix-Rouge luxembourgeoise ont mis en place une campagne de prévention durant les mois d’octobre et de novembre.

Cette initiative vise à faire prendre conscience de la gravité de leurs agissements aux auteurs des violences et à les inciter à contacter le Riicht Eraus. Ce dernier les accompagne au travers de consultations. Durant celles-ci, les personnes concernées développent de nouveaux comportements pacifiques qui leur permettront de gérer les situations à risque. Le but est double: dans un premier temps, la procédure protège les victimes, et dans un second temps, elle réduit la violence.

Dans la même optique, la campagne tente de toucher le public le plus large possible, car, comme l’explique Laurence Bouquée, chargée de direction du service organisateur de la campagne, «chacun d’entre nous peut potentiellement faire preuve de violence verbale ou physique. Avant d’en arriver là, la personne concernée peut se tourner vers le Riicht Eraus pour que la situation n’escalade pas et n’aboutisse pas à des actes violents».

Par P. Paquet