L’e-mobilité, un atout de taille pour Merbag

La mobilité électrique s’améliore au fil des avancées technologiques. Martin Dillschneider et Romain Durieux, respectivement directeur pour les véhicules industriels et chef de vente pour les camionnettes, minibus et bus chez Merbag, reviennent sur leur expertise et les opportunités en matière d’électromobilité ainsi que sur la gamme de véhicules disponibles.

Quelle est votre expérience en matière d’électromobilité?

MD: En 2018, Daimler a commencé à électrifier la flotte de ses véhicules industriels dans le domaine des bus car il s’agit des véhicules les plus standardisés en matière de trajets ou de cycle de conduite. La carrosserie des bus est également plus volumineuse et accueille ainsi plus facilement les batteries sur le toit ou dans la soute. Ensuite sont venus les véhicules de la gamme Vito. La stratégie de Daimler était de créer un utilitaire simple en gardant la charge utile du véhicule. Le Vito électrique possède plus d’une tonne de charge utile et détient des batteries qui chargent en AC pour une autonomie de 150 km WLTP. Le eSprinter présente les mêmes caractéristiques sauf qu’il se charge en DC/AC (charge rapide), ce qui le rend beaucoup plus flexible. Enfin, le EQV est un van au format familial pouvant accueillir jusqu’à huit personnes pour une autonomie de 361km (WLTP). Cette année, Daimler lancera le camion électrique Actros pour le secteur de la distribution de 18 à 25 tonnes. Il atteint une autonomie supérieure à 200km. L’Econic, pour lequel les développeurs annoncent déjà de couvrir jusqu’à 95% des qualités du moteur diesel suivra l’année prochaine.

RD: De ce fait, Merbag a eu l’opportunité de pouvoir découvrir l’électromobilité avec les bus. C’était un vrai challenge car nos clients sont très exigeants. Par cette expérience, nous sommes aujourd’hui à même de travailler sur tous nos véhicules électriques. Nous avons mis en place une équipe spéciale pour le support et le service après-vente. Notre atelier à Roost est très performant car il allie exigence, réactivité et savoir-faire en matière d’électromobilité. Dans un futur proche, nous pourrons proposer le même service également dans notre atelier de Leudelange.

Quelle est votre préférence en matière de recharge pour les autobus?

RD: Deux philosophies existent actuellement. La première concerne l’utilisation des pantographes pour recharger le véhicule sur son trajet. Certes, cela évite de transporter les batteries, mais la recharge des 20 derniers pourcents est plus difficile. La deuxième philosophie consiste à utiliser l’autonomie complète du bus, de la sortie du dépôt à son retour pour ensuite le recharger. C’est cette dernière approche que nous privilégions chez Daimler.

La finalité de toutes les évolutions technologiques est l’hydrogène

MD: L’objectif de Daimler jusqu’en 2039 pour les bus et camions est d’être neutre en CO2. En ce qui concerne les véhicules électriques, le but est d’atteindre à 95% l’autonomie des véhicules diesel. Les batteries de la prochaine génération atteindront d’ailleurs déjà 70% de cette autonomie et seront moins volumineuses. Dans un futur proche, nous intégrerons des piles à combustible à hydrogène pour atteindre ainsi les 95%.

La technologie de l’hydrogène liée à la mobilité n’en est encore qu’à ses débuts. Comment l’appréhendez-vous?

MD: Nous sommes très positifs: avec des piles à combustible, Daimler a déjà une expertise de plus de 25 ans. Par cette expérience, nous voulons vendre des véhicules exigeants et adaptés pour un usage flexible. Ces véhicules seront à la hauteur du moteur diesel en ce qui concerne traction, autonomie et puissance.  

Le constructeur a d’ailleurs déjà créé plusieurs bus fonctionnant avec cette technologie. Il y a quelques années, nous avons même reçu trois véhicules au Luxembourg dans le cadre d’une phase d’essai, ce qui nous a permis d’acquérir des connaissances approfondies.

Quel est l’impact de l’électromobilité sur votre domaine d’activité?

RD: L’électrique nous a amenés à repenser nos différents métiers. Nous avons par exemple dû remodeler nos ateliers, trouver d’autres équipements pour travailler sur ces véhicules, etc. Cela nécessite également d’autres formations pour nos collaborateurs, qui de nos jours sont de moins en moins des mécanos, mais qui doivent suivre des formations très approfondies en matière de diagnostic. Nous avons aussi formé une équipe spécialisée dans la sécurité des éléments électriques. Ils travaillent sur la haute tension et sont à même d’intervenir sur chaque cellule d’une batterie.

Sans le digital, l’électromobilité ne fonctionnerait pas

MD: Toutes ces évolutions sont intimement liées au digital. Sans cette technologie, l’électromobilité ne fonctionnerait pas. C’est grâce à la connectivité du véhicule que nous pouvons nous déplacer: localiser le réseau de recharge, faire le calcul topographique ainsi que le calcul de la consommation ou de la charge.

Merbag S.A.
Site Leudelange
3, rue Nicolas Brosius
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