L’ÉNERGIE ÉOLIENNE PREND DE LA HAUTEUR AVEC SOLER

Avec son Plan national intégré en matière d’énergie et de climat, le Luxembourg a clairement affiché ses ambitions : augmenter de manière substantielle la part des énergies renouvelables, et en particulier l’éolien. Pour Paul Zeimet, administrateur-délégué de Soler (Société Luxembourgeoise des Énergies Renouvelables), les objectifs fixés par le PNEC pourraient être atteints plus rapidement que prévu.

Quels sont les nouveaux projets de Soler qui visent à atteindre les projets du PNEC ? Dans quelles régions du pays sont-ils situés ?

Nous avons actuellement une quinzaine de projets en cours situés un peu partout dans le pays, sans compter les projets actuellement en construction, à savoir le repowering de « Windpower » à Rosport- Mompach et la mise en place du parc éolien de Garnich . Au total, cela représente un potentiel de plus ou moins 50 éoliennes qui pourraient produire ensemble d’ici trois ou quatre ans environ 320 GWh. Si l’on y ajoute les quelques 300 GWh qui seront produits au Luxembourg à la fin de cette année par les parcs existants, nous pourrons aisément atteindre l’objectif des 674 GWh fixé pour 2030 !

Cela est essentiellement du aux turbines nouvelle génération. Celles-ci sont plus grandes et plus puissantes que les anciens modèles tout en étant moins bruyantes. Grâce entre autres à leur hélice au diamètre plus large et à la forme plus aérodynamique, elles sont également beaucoup plus productives. Une éolienne de dernière génération affiche une production d’environ 6,4 GWh par an, ce qui équivaut à la consommation annuelle de 1 400 ménages de 4 personnes. Pour donner un ordre de grandeur, la nouvelle éolienne de la société Windpower à Rosport-Mompach, qui remplacera les quatre existantes, produira à elle seule trois fois plus d’énergie.

Jusqu’à présent, nos sept parcs éoliens existants sont uniquement concentrés dans le nord et l’est du pays. Avec les nouvelles générations d’éoliennes nous avons pu analyser des sites aux altitudes moins élevées.

Grâce à notre contribution, l’objectif de produire 674 GWh uniquement à partir de l’éolien en 2030 pourrait déjà être réalisé dans les années à venir

Comment réagit la population des communes concernées face à ces nouveaux projets ?

Plutôt bien et même beaucoup mieux que dans les pays limitrophes. Il y a plusieurs raisons à cela. La première tient dans le fait que la réglementation luxembourgeoise relative au développement et au choix des sites éoliens est l’une des plus strictes en Europe. Tous les sites potentiels que nous avons sélectionnés sont soumis à des études environnementales très rigoureuses et près d’un tiers risque d’être rejeté en raison d’un impact trop important sur la faune de la région.

En outre, dès lors qu’il y a une volonté de la commune de poursuivre un projet et que la faisabilité technique est validée, nous tenons absolument à présenter le projet aux citoyens. Ces séances d’information en amont du processus de développement nous permettent de répondre à leurs inquiétudes, que ce soit à propos du bruit, de l’ombrage, des infrasons ou des conséquences pour l’environnement. Elles sont particulièrement utiles pour nos nouveaux projets localisés dans les régions où les habitants n’ont pas encore l’expérience des éoliennes. Tout au plus connaissent-ils les grands parcs belges et allemands qui ont une densité nettement plus élevée que les nôtres.

Un autre argument qui joue en notre faveur est la structure de financement et le fonctionnement de nos parcs éoliens. Nous les finançons dans leur intégralité et en assurons l’exploitation. Pour chaque projet régional, nous créons une société dont le capital est ouvert aux communes concernées et à ses habitants. Ainsi, non seulement ceux-ci bénéficient d’une énergie 100% verte puisque l’électricité fournie par le parc éolien est directement injectée dans le réseau local mais en plus, ils peuvent, s’ils le souhaitent, devenir des actionnaires du parc éolien.

Obtenir l’aval des citoyens est pour nous crucial. Les éoliennes ont une durée de vie limitée à une vingtaine d’années. Or nous avons besoin de l’accord de la politique et de la population locale pour opérer un renouvellement. Ainsi par exemple, le repowering du « Wandpark Hengischt » dans la commune de Clervaux au nord du pays, où 8 petites éoliennes datant des années 1998-99 ont été remplacées en 2016 par 2 éoliennes de nouvelle génération, n’aurait pas pu se faire si nous n’avions pas obtenu l’approbation du public local.

Précisément, à propos du repowering, que fait-on des anciens modèles qui sont appelés à être remplacés ?

Si je prends l’exemple du projet de repowering de « Windpower », les éoliennes ancienne génération seront démantelées dans les semaines à venir. Une fois le démontage accompli, plusieurs possibilités s’offrent à nous. Soit elles sont réinstallées dans les pays de l’Est comme ce fut le cas avec les machines du parc Hengischt. Les réseaux électriques dans ces pays sont en effet moins puissants que les nôtres et ne supportent pas encore la nouvelle génération d’éoliennes. Soit elles seront utilisées comme pièces de remplacement ou recyclées pour d’autres usages. Il faut savoir qu’une éolienne est recyclable à environ 90%.

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