Nucléaire : augmentation de la durée de vie, augmentation des risques En dépit des travaux de modernisations prévus, un niveau de sécurité insuffisant à Cattenom

Une nouvelle analyse commandée par Greenpeace Luxembourg [1] montre que les mises à niveau prévues des réacteurs français de 1 300 MWe ne sont pas suffisantes pour satisfaire aux exigences officielles de sûreté des centrales nucléaires modernes. Le réacteur 1 de Cattenom, qui atteindra en 2026 la limite de sa durée de vie initiale, soit 40 ans, est concerné par la problématique. Greenpeace Luxembourg demande la fermeture définitive du réacteur à l’issue de cette période. [2]

Début 2024, une première consultation publique a été lancée en France au sujet de la prolongation de la durée de vie des centrales du parc nucléaire en service, équipées de réacteurs de 1 300 MWe. Il s’agit de réacteurs dont le concept de sûreté date du début des années 1970, une époque où les exigences en la matière étaient nettement moins élevées qu’aujourd’hui. L’exploitation initiale de ces réacteurs était prévue pour 40 ans, et il n’était pas question de les exploiter au-delà. 

Il ressort de l’étude commandée par Greenpeace que le réacteur n°1 de Cattenom, comme toutes les centrales françaises équipées de réacteurs de 1 300 MWe, présente de graves déficits de sûreté au regard des exigences françaises et internationales actuellement appliquées. Cattenom est ainsi confrontée à un  manque de redondance des systèmes de sûreté, à une protection insuffisante des installations contre les événements naturels (températures extrêmes sur de longues périodes, inondations, tempêtes…), ainsi que contre les accidents liés à la civilisation, tels que les attaques terroristes ou les chutes d’avion.
La modernisation des centrales équipées de réacteurs de 1 300 MWe ainsi que les mises à niveau prévues ne suffisent pas à remédier à ces importants défauts de sûreté.

Roger Spautz, membre fondateur et chargé de campagne nucléaire de Greenpeace Luxembourg confirme : « au vu des défauts, des incertitudes et des risques, il faut empêcher la prolongation de la durée de vie de Cattenom 1. Une autorisation d’exploitation au-delà de l’expiration de la durée de vie de 40 ans représente un risque pour la sécurité de toutes et tous. »

De la part du gouvernement luxembourgeois, l’organisation environnementale exige toujours une opposition claire à l’utilisation de l’énergie nucléaire et un engagement actif contre une prolongation de la durée de vie de Cattenom. 


Notes

[1] Le rapport d’expertise « Analyse des risques liés aux réacteurs de 1 300 MW en France, compte tenu de la prolongation envisagée de leur durée de vie » a été commandé au professeur Manfred Mertins, expert en sûreté des réacteurs et ancien collaborateur de la Gesellschaft für Reaktorsicherheit (société pour la sécurité des réacteurs) de l’école supérieure spécialisée de Brandebourg. Une version allemande de l’analyse est disponible sur le site web de Greenpeace. Vous y trouverez également un résumé en français et en allemand de cette étude.
[2] Greenpeace Luxembourg lance dans ce sens aujourd’hui une pétition contre la prolongation de la durée de vie de Cattenom 1.

Communiqué par Greenpeace