Penser et agir pour le développement durable

Située à l’Innovation Hub de Dudelange, WeThink a pour mission d’allier la technologie à l’écologie. La startup s’est lancée dans divers projets, comme le «Smart Lighting» ou la fabrication de sacs-poubelle recyclables, pour agir de façon concrète pour l’environnement tout en considérant le volet social. Luc Schmit, CEO de WeThink, nous en dit plus.

L’écologie dans la peau

C’est en 2018 que la startup WeThink a vu le jour à Dudelange. «Nous avons créé cette entité avec une idée précise en tête: proposer un service de consultance en écologie aux entreprises et aux communes. Même si le volet écologique était déjà important à l’époque, il n’était pas aussi prioritaire qu’aujourd’hui», précise Luc Schmit, CEO de la structure qui a pris ses quartiers à l’Innovation Hub dans la commune du Sud. Ce sont d’ailleurs les élus de la même ville qui ont contacté WeThink. L’objectif de cette collaboration? Proposer une plus grande offre de produits et services en matière de développement durable à ses citoyens ou à ses employés.

«Nous avons rencontré les responsables communaux pour discuter des différentes possibilités qui donneraient du sens à leur travail quotidien. À la suite de cette réunion, nous nous sommes concentrés sur trois domaines en particulier. Le premier concerne le bois sous toutes ses formes: papier à impression, papier-toilette ou brosses à dents biodégradables pour les crèches, par exemple. Le second a pour but de promouvoir le «Smart Lighting» pour lutter contre la pollution lumineuse et réaliser des économies d’énergie. Enfin, le dernier domaine touche à l’utilisation des sacs poubelle-recyclables afin de réduire les déchets», explique le CEO.

Recycler pour économiser et protéger

«Une étude de l’OCDE démontre qu’entre 2000 et 2019, la production de déchets plastique a doublé. En d’autres termes, 353 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites dans le monde chaque année. Parmi elles, 9% sont recyclés, 22% déchargés illégalement, 19% incinérés et 50% déposés dans des décharges à ciel ouvert. C’est catastrophique d’un point de vue environnemental et social», déplore Luc Schmit, qui voit en WeThink une occasion de diminuer, à son échelle, les déchets plastiques.

En moyenne, un résident luxembourgeois consomme à lui seul entre 500 g et 1 kg de sacs-poubelle par an. «Multipliez ceci par le nombre d’habitants de Dudelange par exemple, soit 21.000 personnes environ, et vous obtenez le poids des déchets occasionnés par les sacs! Nous pouvons avoir un impact énorme avec notre plastique 100% recyclé. Nous avons commencé par des matières de source européennes, puis depuis l’an dernier, nous réutilisons des plastiques 100% luxembourgeois, créant ainsi une boucle fermée de production et de recyclage», déclare-t-il.

Créer une boucle fermée de production et de recyclage du plastique au Luxembourg

Associée à un partenaire, la jeune startup envisage aujourd’hui de se lancer dans sa propre production de sacs plastiques. Une équipe d’ingénieurs travaille déjà sur ce projet et Luc Schmit compte aujourd’hui sur les aides des ministères de l’Économie et de l’Environnement pour proposer des alternatives plus écologiques.

«Smart Lighting», la solution pour économiser l’énergie

Si elle excelle dans le recyclage plastique, WeThink n’est pas en reste dans l’utilisation raisonnée de l’énergie. Elle collabore encore avec Dudelange sur un projet d’éclairage intelligent grâce à l’installation de communicateurs sur les lampadaires avec un système de détection. «Ce procédé était en phase de test ces deux dernières années. Le «Smart Lighting» est d’autant plus pertinent au regard de la crise énergétique que nous traversons», explique le CEO. En automatisant les processus, les communes peuvent planifier des scénarios d’éclairage en fonction des heures de la journée ou lors d’un événement en particulier, comme le marché de Noël, pour illuminer davantage un endroit dans la ville. Un autre projet est aussi en cours dans l’un des plus grands hôpitaux du Grand-Duché pour une utilisation de ce système en intérieur.

«Nous sommes également en mesure d’éclairer les pistes cyclables et les parcs pour que la personne qui entre dans la zone de détection soit captée dans une bulle de lumière. L’œil humain ne perçoit pas les lampes qui s’allument ou s’éteignent le long du chemin. Il est également possible de dimer l’éclairage pour protéger les insectes», précise Luc Schmit.

Un tel système présente plusieurs avantages. Il permet en effet d’économiser entre 30 et 80% des coûts d’électricité pour l’éclairage public. Le «Smart Lighting» facilite également la maintenance car la détection des pannes se fait à l’aide des capteurs placés dans les lampadaires. Nul besoin, non plus, de se déplacer lors de l’intégration des scénarios d’éclairage dans les processus car ce travail se réalise à distance.

Un volet social non négligeable

Ancien scout et animé par la solidarité, Luc Schmit allie la cause environnementale à la cause sociale. «Personnellement, je suis toujours en contact avec des ONG. Chaque année, une partie de nos bénéfices est reversée à une association différente. Nos partenaires participent ainsi par voie indirecte au bien commun», conclut le CEO.

Par P. Birck