UNE LÉGENDE ASIATIQUE SOUS LE PRISME LUXEMBOURGEOIS

Les liens qui unissent les légendes et mythes à la culture chinoise sont très étroits. Pour François Valentiny, ce projet à Qingdao, qui se présente sous la forme d’un immense parc, a d’abord été un défi très difficile à relever. « En Asie comme en Amérique du Sud, les gens veulent des infrastructures qui racontent une histoire, même s’ils sont très rationalistes et axés sur la rentabilité. Le symbolisme est quelque chose que j’apprends. D’habitude, lorsqu’un client m’évoque un projet, j’ai le bâtiment qui se dessine déjà dans ma tête lors de la discussion. C’était le cas ici, mais j’ai vite fait plusieurs pas en arrière avant de trouver l’idée qui leur correspondait. Mes collaborateurs chinois m’ont beaucoup aidé pour me guider et me corriger », sourit-il.

En résumé, cette ancienne légende repose sur la mythologie chinoise et le cabinet d’architecte a voulu raconter l’histoire de ce « cheval dragon » à travers ce projet. Tout a démarré avec le livre d’astrologie « I Ching ». Cette créature est sortie du Fleuve Jaune, portant sur son dos le « Hetu », en même temps qu’une tortue, qui elle, portait le « Luoshu ». Ces deux diagrammes ne sont que les symboles de l’univers et de la naissance de l’écriture, ils contiennent chacun d’eux les huit trigrammes du Paradis et de la Terre, le Yin et le Yang, les cinq éléments,… D’après la légende, cet animal hybride était sacré et a apporté la civilisation au peuple chinois. Aujourd’hui, son esprit est associé à la vigueur et à la prospérité, les symboles que prônent la société chinoise actuelle. Situé dans la région montagneuse, sur la Montagne Cangma, le design et l’architecture de ce projet s’inspirent de cette histoire et de cette culture, tant dans la forme que dans l’esprit mystique du lieu.

« Nous l’avons imaginé il y a seulement quelques mois et, même s’il a déjà une forme définitive, il va encore sans doute évoluer. Le projet Qingdao a pour objectif de retracer l’évolution et l’histoire importante du cheval dans cette région du monde, à travers un musée, mais aussi une arène pour des shows, des écuries,… », conclut François Valentiny, déjà auteur de quelques projets en Chine, dont celui du Pavillon luxembourgeois lors de l’Exposition Universelle qui a eu lieu en 2010 à Shangaï.

Les gens veulent des infrastructures qui racontent une histoire

Par Pierre Birck