L’adoption de la déclaration de Kunming à la COP15 est une première étape, un accord solide devra être conclu en 2022
Les ministres des gouvernements de plus de 100 pays réunis pour la quinzième Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15) ont adopté aujourd’hui la Déclaration de Kunming. Cette déclaration, intitulée « Civilisation écologique : construire un avenir commun pour toutes les vies sur Terre », vise à montrer aux décideurs et décideuses de la planète la volonté politique de faire face à la crise de biodiversité. Le WWF salue la déclaration mais estime qu’à l’heure actuelle, le projet est insuffisant dans des domaines clés et appelle les dirigeant·es du monde entier à conclure un accord ambitieux qui nous permette d’inverser la perte de biodiversité d’ici à 2030.
La Déclaration de Kunming, adoptée ce jeudi 13 octobre, reconnaît que l’objectif du cadre mondial pour la biodiversité post-2020 doit être d’inverser la perte de biodiversité d’ici à 2030. Le WWF estime qu’obtenir et maintenir un engagement politique de haut niveau pour inverser la perte de biodiversité durant cette décennie est une première étape cruciale pour contrer la crise de nature actuelle.
Le WWF salue également la combinaison de mesures contenues dans la Déclaration de Kunming, qui comprend d’une part des actions de conservation mais également des actions pour lutter contre la production et la consommation non durables. Ces deux angles d’attaque sont essentiels si l’on veut réussir à faire en sorte qu’il y ait plus de nature d’ici à la fin de la décennie, ou en d’autres termes, à créer un monde où la nature est « en positif ».
L’implication de ministres des finances, de l’agriculture, du développement et de l’environnement dans les discussions montre également que les gouvernements commencent à reconnaître le besoin de faire de la biodiversité une question d’intérêt général. Cependant, nous sommes encore bien loin d’une approche pangouvernementale mise en œuvre par toutes les parties de la Convention pour la diversité biologique.
Les activités humaines conduisent à un déclin dramatique de la biodiversité à travers le monde. Les populations de vertébrés ont sombré de 68 % depuis 1970 (Living Planet Report 2020). Un million d’espèces sont menacées d’extinction, selon le dernier rapport de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). La COP15, dont le second volet se déroulera entre le 25 avril et le 8 mai 2022, représente une occasion unique en cette décennie de rétablir notre relation avec la nature. Il faut un accord global sur la biodiversité qui soit aussi complet que l’accord de Paris sur le changement climatique.
Le WWF appelle les dirigeant·es du monde entier à conclure un accord-cadre pour la biodiversité mondiale post-2020 qui soit à la hauteur du déclin mondial de la biodiversité. Selon le WWF-International, à l’heure actuelle, le projet est insuffisant dans des domaines-clés, tels que le financement des mesures et l’action sur les causes de la perte de biodiversité, ainsi qu’en termes d’implication des populations autochtones et des communautés locales et de reconnaissance de leurs droits et contributions à la conservation.
Lin Li, directrice de la politique globale et de la mobilisation au WWF-International, dit : « Le monde commence à se rendre compte que la crise de biodiversité est aussi grave que la crise climatique, mais malheureusement, cette prise de conscience ne se produit pas assez rapidement. Le déclin de la nature menace la santé humaine ainsi que nos moyens de subsistance, et augmente le risque d’une prochaine pandémie. L’engagement des dirigeant·es doit encore être traduit en réelle ambition à la table de négociations. Il est temps de passer à la vitesse supérieure ».
Communiqué par la WWF