SUDgaz devient SUDenergie

Acteur historique de l’approvisionnement en gaz naturel au sud du Luxembourg, SUDgaz est devenu SUDenergie. Un changement de nom qui révèle la diversification à l’œuvre au sein de l’entreprise et sa volonté de s’inscrire comme un acteur responsable de la transition énergétique, ce que nous ont confirmé Carlo Muller et Alain Fürpass, respectivement président et directeur de la société.

Pouvez-vous nous présenter SUDenergie, son activité, ses clients ?

AF : SUDenergie a été fondée en 1899, nous fêterons donc ses 125 ans en fin d’année ! L’entreprise est fournisseur et distributeur de gaz naturel pour plus de 38.000 clients, principalement au sud du Luxembourg. Depuis juillet 2023, nous proposons également une formule d’approvisionnement en électricité qui a déjà convaincu plus de 1.000 clients. Une belle progression en un an seulement, d’autant plus que nous n’avons mis en place aucune publicité à ce sujet.

CM : Notre activité est guidée et motivée par trois objectifs : tout d’abord proposer l’énergie au meilleur prix, puis, logiquement, satisfaire nos clients et, finalement, garantir le bien-être de nos collaborateurs.

SUDenergie s’appelait auparavant SUDgaz, pourquoi ce changement ?

CM : Comme l’évoquait Alain, notre diversification récente sur le marché de l’électricité justifiait que l’on modifie notre nom. Nous souhaitons être perçus comme un fournisseur d’énergie au sens large et ne plus être cantonnés au marché du gaz naturel qui est une énergie fossile. C’est une nouvelle page de notre histoire, une façon de nous inscrire dans le futur avec une énergie d’avenir, tout en gardant un lien avec notre zone géographique historique d’activité dans le pays.

AF : Ce changement de nom s’accompagne également d’une adaptation de notre philosophie et de notre culture d’entreprise. En effet, depuis 2015, nous souhaitons prendre notre responsabilité sur les questions environnementales, climatiques, et être un acteur pertinent de la transition énergétique. En collaboration avec Soler, nous avons par exemple lancé une étude en vue d’implanter des éoliennes parmi les quatorze communes actionnaires. Cela a mené à l’installation de deux éoliennes : une à Mondercange et l’autre à Peppange. Puis, en 2019, nous nous sommes investis dans la mise en place de projets photovoltaïques dans nos communes actionnaires ainsi que chez des clients de moyenne et grande taille.

Quelles sont aujourd’hui les valeurs de l’entreprise, ce qui la distingue ?

AF : L’humain est sans doute la plus importante puisqu’elle conditionne même la dimension commerciale de notre activité. Nous avons à cœur que nos tarifs restent accessibles à chaque citoyen de ce pays.

CM : En effet, sur ce point, il est important de préciser que les quatorze actionnaires de SUDenergie sont des communes. Dans la mesure où ces derniers n’ont pas les mêmes attentes en termes de dividendes que dans une société « traditionnelle », nous n’avons pas les mêmes pressions financières ou impératifs de rendement. Cela nous permet de fixer des grilles tarifaires toujours très compétitives. Enfin, cette valeur conduit à une politique du personnel basée sur le respect et le bien-être de nos collaborateurs.

AF : Également, au regard de ce que je vous disais quant à notre changement de nom, la durabilité et l’innovation font partie de nos valeurs clés. L’énergie issue de la production éolienne et photovoltaïque est à présent intégrée à notre activité et de nouvelles pistes vont voir le jour dans le futur.

À quel point les événements géopolitiques ont-ils influencé votre activité ?

AF : Les conflits actuels ont eu des répercussions fortes sur le prix de l’énergie, notamment du gaz. Nous avons connu plusieurs pics, en février 2022 bien sûr, lorsque le conflit en Ukraine a débuté, mais également fin août 2022. C’était une situation très difficile à gérer, d’autant plus que les fluctuations au sein d’une même journée étaient très fortes. Là où nous avions des sursauts de 2 euros par MWh par jour en 2016, durant l’année 2022, les sursauts étaient de 80, voire 100 euros ! Aujourd’hui, les choses se sont « apaisées » même si nous avons toujours des pics. Dès que l’actualité s’embrase quelque part dans le monde, je pense au conflit israélo-palestinien maintenant, le prix de l’énergie s’emballe. Il en sera toujours ainsi, même s’il faut bien reconnaître que ce que nous avons traversé en 2022 était unique.

Comment se déroule l’accompagnement des communes ?

CM : Chaque commune a un délégué présent au conseil d’administration, à l’exception d’Esch-sur-Alzette qui en a deux. Lors de la prise d’une décision, ce sont eux qui diffusent les informations à leur commune respective. Étant moi-même bourgmestre de Reckange-sur-Mess, je peux vous confirmer que je vois passer toutes les informations nécessaires au sein du conseil échevinal. Nous avons également des réunions avec tous les bourgmestres où nous partageons les nouveautés, les contraintes, les succès, etc.

Nous souhaitons être perçus comme un fournisseur d’énergie au sens large et ne plus être cantonnés au marché du gaz naturel

AF : L’échange avec les communes est constant, nous les conseillons et les guidons dans leurs initiatives énergétiques. Je pense notamment au volet photovoltaïque pour lequel de nombreuses communes s’adressent à nous. SUDenergie est un partenaire local historique, jouissant d’une bonne réputation, et tous nos interlocuteurs, les communes comme nos clients, savent qu’ils peuvent nous faire confiance.

Quels grands projets vous occupent actuellement ?

AF : La croissance sur le volet électricité est sans doute un des sujets qui nous occupe le plus. Il faut notamment gérer l’arrivée de nouveaux clients en continu. En un an, le succès a été au rendez-vous, d’une manière plus importante encore que ce que nous avions imaginé. Le contexte économico-
politique international n’était, qui plus est, pas forcément le meilleur mais tout va pour le mieux.

CM : Nous avons mis en ligne notre nouveau site internet courant octobre, une plateforme digitale plus orientée vers le service client, pour répondre à leurs interrogations, mais aussi à celles des communes. D’autres projets sont aussi « dans les tuyaux », mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.

Par J. Menegalli