Les bus électriques ont le vent en poupe au Luxembourg
Depuis plusieurs années, les sociétés de transport de personnes accélèrent à grands pas leur transition vers des flottes de cars 100% électriques. Le réseau de bus RGTR a ainsi pour objectif de passer entièrement à l’électricité d’ici 2030 au plus tard, à travers un projet baptisé « E-BUS RGTR ». Pour ce faire, le Grand-Duché de Luxembourg va continuer d’investir massivement dans l’achat de nouveaux véhicules et dans l’installation de stations de recharge. Mais cette électrification se fera par étapes. Explications.
Au cours des dernières années, l’électromobilité s’est imposée tous les jours un peu plus comme une solution pour tous nos déplacements au Grand-Duché, permettant ainsi de réduire nos émissions de dioxyde de carbone afin de protéger davantage la planète.
L’objectif d’une flotte de bus 100% électrique
C’est d’ailleurs dans cette logique que le ministère de la Mobilité a annoncé, au cours de l’été 2022, vouloir électrifier l’ensemble des lignes de bus du réseau du Régime général des transports routiers (RGTR) desservant l’ensemble du Grand-Duché à l’horizon 2030. Et le processus de ce projet baptisé « E-BUS RGTR » est déjà en bonne voie : sur les quelque 1.400 bus utilisés actuellement sur le réseau régional et frontalier, environ un tiers utilise désormais une motorisation électrique. Cette transformation progressive de la flotte a notamment été rendue possible grâce au soutien financier de l’Union européenne.
Avec l’aide du plan de relance européen
En effet, un montant de 35 millions d’euros du plan de relance « Next Generation UE », faisant partie du projet FEDER (Fonds européen de développement regional) et REACT-EU (Recovery Assistance for Cohesion and the Territories of Europe), a été alloué pour le Luxembourg au titre de l’électrification de son réseau de bus RGTR. Dans ce sens, une convention a été signée en 2022 entre François Bausch, alors Vice-Premier ministre, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, et Franz Fayot, ministre de l’Économie de l’époque, sachant que «la participation financière a commencé au mois de juillet 2022 avec l’entrée en vigueur des nouveaux contrats de service publics pour l’exploitation du réseau RGTR », comme le précise Mobiliteit.lu.
Une priorité pour le gouvernement…
Il faut dire que la lutte contre le dérèglement climatique en réduisant les émissions de dioxyde de carbone qui proviennent des véhicules à moteur à combustion reste une des priorités pour le gouvernement dans les années à venir. Dans ce cadre, dès cette année 2024, le réseau électrifié du RGTR s’étendra sur 77 lignes publiques. Dans le détail, les autobus mis en service et éligibles pour le cofinancement du projet FEDER sont de trois types, à savoir des « midibus » (d’une longueur de 11 m), des autobus « standard » à plancher bas (14 m) et des autobus « articulés » à plancher bas (19 m).
… mais aussi pour la capitale
Du reste, la Ville de Luxembourg suit la même logique d’électrification pour son propre réseau urbain. Là encore, des objectifs précis ont été fixés. D’ici 2025, tous les autobus standards et, d’ici 2030, tous les bus articulés devraient être électrifiés pour les passagers des lignes AVL de la capitale. Pour l’heure, la ville compte 23 bus électriques. 15 autres ont été commandés, ce qui représente environ un quart de sa flotte. Pour les bus utilisés en sous-traitance, le changement se fera dès cette année, comme prévu par la soumission publique. C’est notamment le cas pour la société Voyages Vandivinit, par exemple, qui opère pour le compte des réseaux de transport RGTR et AVL et assure le transport transfrontalier entre la France et le Luxembourg. Néanmoins, cette électrification de la flotte d’autobus pose la question des nécessaires infrastructures à mettre en place, en particulier la construction de stations de recharge.
De nouveaux points de recharge spécifiques continueront d’être construits sur tout le territoire
Des bornes de recharge au diapason
Pour ce faire, de nouveaux points de recharge spécifiques continueront d’être construits sur tout le territoire, y compris dans la Ville de Luxembourg. Il s’agit notamment de stations utilisant un pantographe, un assemblage articulé flexible qui permet aux autobus électriques de toutes marques de charger, en quelques minutes seulement, 80% voire 100% de leurs batteries. Étant donné que pour la plupart des nouveaux modèles d’autobus l’autonomie dépasse désormais largement le cap des 200 km – une distance qui correspond peu ou prou à leur parcours quotidien, le risque de tomber en « panne sèche » devient, pour ainsi dire, quasiment inexistant.
Voyages Vandivinit propose à ses clients de compenser leurs émissions de CO2
Pour viser la neutralité carbone, la société Voyages Vandivinit offre à ses clients « la possibilité de compenser les émissions de CO2 causées par leur trajet et ainsi de voyager climatiquement neutre et de contribuer à la protection de l’environnement. À l’aide du calculateur d’émissions de l’International Civil Aviation Organization (ICAO), la société détermine le montant nécessaire pour compenser la part des émissions de CO2 du voyage en fonction de l’itinéraire et du moyen de transport utilisé. Ce calculateur utilise les meilleures données de l’industrie publiquement accessibles pour prendre en compte divers facteurs tels que les types d’avion, les données spécifiques aux itinéraires, les facteurs de charge des passagers et le fret transporté. Le montant calculé est ensuite versé à un projet de protection du climat que nous avons sélectionné, de sorte que la quantité exacte de CO2 produite par le vol ou le voyage en bus est économisée dans le projet de compensation », indique la société.
Par R. Thomas