Sauver la nature est vital pour vaincre la crise climatique, exhorte le WWF
Un nouveau rapport, « Climat, Nature et notre futur à 1,5°C » publié aujourd’hui indique clairement que la nature fait partie de la solution à la crise climatique. Il souligne la nécessité urgente pour les pays de travailler avec les villes et les entreprises vers une « transition juste » face aux pressions croissantes d’un monde en réchauffement. Un leadership fort et une action immédiate sont nécessaires pour limiter le réchauffement climatique en cours à 1,5°C.
Publié par le WWF, le rapport-synthèse « Climat, Nature et notre futur à 1,5°C » rassemble quatre rapports marquants publiés par les Nations Unies en 2019 : les trois rapports spéciaux du GIEC publiés dans le cadre du 6e cycle d’évaluation, et l’évaluation mondiale de l’IPBES.
L’analyse met en lumière de façon détaillée comment la nature – les écosystèmes et la biodiversité- est affectée par la crise climatique, et comment les écosystèmes forts et sains renforcent la résilience et peuvent aider les êtres humains à s’adapter aux impacts du réchauffement climatiques. Le rapport reconnaît le rôle essentiel des « solutions fondées sur la nature » dans le cadre d’une réponse globale à la crise climatique, car les réductions nécessaires rapides et profondes des émissions mondiales de combustibles fossiles seront insuffisantes.
Le manque d’ambitions mondiales pour s’attaquer aux crises du climat et de la nature est alarmant. Les pays participant à la COP25 à Madrid doivent prendre des mesures immédiates pour garantir que le réchauffement climatique reste inférieur à 1,5°C. Une profonde décarbonisation ainsi que les solutions basées sur la nature doivent faire partie des plans climatiques de tous les pays et il y a de bonnes raisons de le faire – elles peuvent aider à atténuer le changement climatique, réduire les risques climatiques associés pour les communautés vulnérables et contribuer à un avenir plus durable pour tous.
Protéger, restaurer et gérer les écosystèmes et la biodiversité est un moyen durable d’améliorer la résilience contre les risques liés au changement climatique et de garantir que la terre et les océans puissent continuer à fournir de la nourriture, de l’eau et d’autres ressources vitales aux populations dans les années à venir.
Manuel Pulgar-Vidal, directeur du réseau mondial Climat et Energie du WWF :
« Nous n’avons pas le temps de débattre. Seule une augmentation spectaculaire de l’ambition de notre réponse collective peut éviter la crise climatique dans laquelle nous nous trouvons. Nous avons besoin que la nature soit une priorité politique à l’échelle mondiale, que la relation entre la perte de la nature et le changement climatique soit reconnu ainsi que le rôle fondamental que joue la nature dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. C’est pourquoi nous appelons tous les gouvernements à la COP25 à augmenter les solutions basées sur la nature dans leurs plans climatiques nationaux. »
Le rapport démontre comment, en sauvant la nature, nous augmentons les chances de limiter le réchauffement climatique sous la barre de 1,5°C et améliorons l’efficacité de l’adaptation tout en jetant les bases d’une vie heureuse, saine, culturellement structurée et socialement connectée.
Dr Stephen Cornelius, conseiller principal du WWF sur le changement climatique :
« Les scientifiques ont fait leur travail. Au cours de l’année écoulée, ils ont rassemblé des résultats qui démontrent clairement la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Nos dirigeants politiques et commerciaux doivent être avertis des risques de dépassement de 1,5°C et des changements irréversibles qui se produiront sans une plus grande ambition de réduire les émissions des combustibles fossiles et d’intégrer des solutions basées sur la nature. »
Dr Anne Larigauderie, IPBES Executive Secretary:
“Le changement climatique a déjà eu un impact sur la nature au niveau des écosystèmes jusqu’à la génétique – ces impacts devraient augmenter au cours des prochaines décennies. Nous accueillons ce nouveau rapport du WWF comme un autre exemple de l’utilisation des résultats de l’évaluation mondiale de l’IPBES, et un autre rappel important que la protection de nos ressources naturelles irremplaçables et de notre qualité de vie actuelle nécessite un changement profond : une réorganisation fondamentale à l’échelle du système à travers la technologie et les facteurs économiques et sociaux. »
Le rapport reconnaît également l’opportunité qui se présentera en 2020. Les dirigeants mondiaux devront prendre des décisions importantes sur la nature, le climat et le développement. Le WWF et d’autres les appellent à conclure un nouvel accord pour la nature et les hommes qui mette fin à la perte de nature d’ici 2030.
Manuel Pulgar-Vidal poursuit: “Les êtres humains sont actuellement responsables d’une perte de nature sans précédent au moment où nous en avons le plus besoin. Protéger et restaurer la nature n’est pas seulement une question morale : la nature est à la base de nos sociétés et de nos économies et elle est notre plus grand allié dans la lutte contre la crise climatique. »
Communiqué par WWF Belgium.