SUR LES CHANTIERS : SÉCURITÉ ET POSITIVITÉ
2020 restera une année maussade pour le secteur de la construction. Après cinq semaines d’arrêt des chantiers et un déconfinement empli de contraintes, Angeline Prévot, ingénieur civil et administrateur délégué de GERI Management, entrevoit un rayon de soleil. En effet, la société spécialisée dans la coordination de sécurité et de santé sur les chantiers entend bien aller de l’avant en misant davantage sur le conseil aux sociétés. Interview.
Présentez-nous GERI Management en quelques mots…
GERI Management est une société spécialisée dans la coordination de sécurité et de santé sur les chantiers, dans l’état des lieux avant travaux et dans les formations. Nous sommes actuellement présents sur plusieurs centaines de chantiers au Luxembourg, de la maison individuelle aux grandes tours des quartiers d’affaires. La profession de coordinateur/conseil en sécurité demeure relativement méconnue au Grand-Duché. Pourtant, notre mission consiste à sauver des vies. Les ouvriers du pays sont de véritables artisans, capables de réaliser un travail de qualité en des temps records mais force est de constater que c’est parfois au détriment de leur propre sécurité. Notre rôle est alors faire preuve de pédagogie.
Comment avez-vous appréhendé la crise sanitaire chez GERI Management ?
L’arrêt a été assez brusque bien que nous nous y soyons plus ou moins préparés. Angeline Prévot La reprise, en revanche, a été soudaine et confuse. Il a fallu s’adapter très rapidement. Nos équipes ont beaucoup travaillé pour accompagner nos clients, parfois très inquiets, dans la mise en place des mesures sanitaires. Globalement, cela s’est plutôt bien passé et l’expérience a été enrichissante.
Avant la crise, l’accent était inévitablement mis sur la prévention des risques d’accident. Aujourd’hui, la menace principale est toute autre. Comment aidez-vous les maîtres d’ouvrages et les entreprises de la construction à faire face à ce nouveau danger qu’est le coronavirus ?
Le focus a effectivement dévié sur la santé. Cet aspect est développé davantage actuellement car, malheureusement, il suffit d’un cas de contamination pour mettre un chantier à l’arrêt, ce qui impacte beaucoup l’économie. Dès lors, nous intervenons aussi bien dans la mise en place des protections requises sur chantier que dans la gestion des plannings pour éviter au maximum les coactivités. Ensuite, il s’agit d’assistance individuelle.
Cette crise aura aidé les gens à prendre conscience de l’importance de leur sécurité et de la santé
Disposiez-vous déjà de protocoles à appliquer dans des situations comme celle-ci ou avez-vous dû vous adapter à un nouveau contexte ?
Nous avons dû nous adapter totalement aux procédures qui ont été mises en place par le gouvernement. Nous n’avons eu d’autre choix que de suivre le mouvement et de les faire appliquer dans un délai assez court. Bien que des heures supplémentaires aient été nécessaires, le Luxembourg a plutôt bien géré la reprise en établissant des lignes directrices très claires. Savoir où l’on va simplifie les choses.
Globalement, les mesures sanitaires sont-elles correctement respectées sur les chantiers luxembourgeois ?
Cela dépend de multiples facteurs : des chantiers, des entreprises ou des travailleurs. Certaines entreprises se sont bien adaptées, d’autres n’ont pas joué le jeu. L’Inspection du travail et des mines (ITM) a joué son rôle en effectuant de nombreux contrôles. Notons que, même si l’employeur veut bien faire, le respect des règles relève de la responsabilité humaine, individuelle. Si les ouvriers ne veulent pas se plier aux mesures, il devient compliqué de les faire appliquer. J’ose toutefois espérer que cette crise aura aidé les gens à prendre conscience de l’importance de leur sécurité et de la santé. L’enjeu économique est certes de taille, mais cette prise de conscience peut tout de même être considérée comme un effet positif de la crise pour notre secteur.
Vous disiez effectivement vouloir transmettre un message positif…
En tant que gestionnaires, nous n’avons pas de vision claire de ce qui nous attend, nous ne savons pas où nous mettons les pieds. On établit un plan annuel et, soudainement, on se sent coupés dans notre élan. Il est vrai que beaucoup de projets tournent au ralenti, mais je crois quand même que nous devons garder une ligne directrice et avancer sans trop d’aigreur. Nous allons devoir vivre avec cette insécurité et garder le sourire.
Dès lors, avez-vous des projets à venir ?
Il n’y a encore rien de concret mais j’aimerais me lancer davantage dans le conseil aux sociétés. C’est un aspect à développer.
GERI Management
198E Rue Pierre Gansen
L-4570 Niederkorn (Nidderkuer)
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