Tourisme au Luxembourg : cap sur la durabilité et la proximité

Tourisme durable, ancré dans la nature et la culture : le Luxembourg affine son identité touristique avec une offre locale, authentique et responsable. Entre soutien aux professionnels du secteur, valorisation du patrimoine et développement du slow tourism, la stratégie s’inscrit dans une vision de long terme. Avec la campagne « Lëtzebuerg, dat ass Vakanz ! » en fer de lance, cap sur les priorités du moment avec le ministre délégué au Tourisme, Eric Thill.

Ces dernières années, le Luxembourg a affiné son image touristique autour de la durabilité, de la nature et du patrimoine. Quelles sont aujourd’hui les grandes priorités du ministère pour renforcer cette orientation ?

Le Luxembourg a su tirer parti de ses forces naturelles et culturelles pour construire une image touristique fondée sur l’authenticité, la durabilité et la proximité. Aujourd’hui, nos priorités sont claires : continuer à valoriser les atouts qui font notre force. Il s’agit de nos paysages variés et préservés, de notre offre culturelle riche et diversifiée ainsi que du patrimoine naturel et historique de grande qualité. Nous misons particulièrement sur le tourisme actif, comme la randonnée ou le vélo, ainsi que sur le tourisme gastronomique et culturel ainsi que sur l’œnotourisme, avec une attention accrue à l’innovation et à la qualité.

Dans un contexte économique incertain, quels leviers le ministère compte-t-il activer pour soutenir les acteurs locaux du secteur touristique, tels que les hébergeurs, restaurateurs ou porteurs d’activités culturelles ?

Il est clair que la conjoncture actuelle, entre inflation, hausse des coûts de l’énergie et pénurie de main-d’œuvre, met nos professionnels du tourisme à rude épreuve. Notre rôle, en tant que ministère, c’est de leur donner des leviers concrets pour traverser cette période et préparer l’avenir sereinement. Nous continuons donc à soutenir activement les investissements dans la qualité, l’accessibilité et la transition écologique, notamment à travers des aides directes. La digitalisation fait également partie de nos priorités. Aujourd’hui, elle est indispensable pour rendre l’offre plus visible, plus flexible et plus adaptée aux attentes des visiteurs.

Le développement des infrastructures touristiques est un autre axe essentiel : je pense par exemple à la rénovation de la piscine de Vianden ou à la revalorisation touristique du bateau Marie-Astrid à Schengen – deux projets que le ministère subventionne et qui renforcent l’attractivité de nos régions. Enfin, nous misons beaucoup sur la coordination avec les Offices Régionaux du Tourisme. C’est grâce à eux que nous pouvons mutualiser les moyens, encourager l’innovation sur le terrain, et garantir un développement touristique équilibré dans tout le pays.

Le tourisme de proximité et le slow tourism séduisent un public croissant en quête d’authenticité. Comment le Luxembourg entend-il mettre en valeur ces nouvelles formes de voyage sur son territoire ?

Le slow tourism correspond parfaitement à l’identité du Luxembourg : un pays à taille humaine, accessible, avec une grande diversité de paysages, de villages et d’expériences culturelles. Nous mettons en avant un tourisme plus lent, plus immersif, fondé sur la rencontre et la découverte. Cela passe par la promotion d’itinéraires à pied, à vélo ou en transports en commun, le développement de séjours thématiques autour de l’artisanat, du terroir ou du bien-être, mais aussi par le soutien aux hébergements à dimension humaine. Le tourisme de proximité, qu’il s’agisse des résidents ou des visiteurs venus de la Grande Région, reste un pilier stratégique. C’est un tourisme plus résilient, qui répond aux attentes actuelles en matière de sens, d’authenticité et de durabilité.

Enfin, je tiens à souligner le rôle joué par Luxembourg for Tourism, qui amplifie la visibilité de la destination à l’étranger. Grâce à une stratégie de promotion multicanal, une présence sur les grands salons internationaux et des campagnes ciblées, LFT veille à ce que le Luxembourg soit reconnu comme une destination originale, durable et de qualité. C’est un partenariat indispensable pour faire rayonner notre offre touristique au-delà de nos frontières.

Quelle place occupe la campagne « Lëtzebuerg, dat ass Vakanz ! » dans la stratégie touristique globale du Luxembourg et comment évolue-t-elle au fil des années pour rester attractive ?

« Lëtzebuerg, dat ass Vakanz ! » est bien plus qu’une campagne de promotion : c’est un marqueur identitaire, une invitation aux résidents et aux frontaliers à découvrir ou redécouvrir le pays sous un angle différent. Elle joue un rôle clé dans notre stratégie, en mettant en lumière l’offre locale, les savoir-faire régionaux, les trésors naturels et culturels parfois méconnus. Chaque année, une thématique différente est mise à l’honneur, ce qui permet d’ancrer la campagne dans l’actualité et les attentes du public. En 2025, par exemple, nous mettons en avant le patrimoine naturel, élément clé de l’identité luxembourgeoise.

C’est aussi un moteur économique : la campagne génère des retombées concrètes pour les hébergements, les restaurants, les institutions culturelles ou encore les producteurs régionaux. Elle soutient le tourisme intérieur et contribue à désaisonnaliser la fréquentation. En 2023, les nuitées des résidents ont encore progressé de 6%, preuve que cette dynamique porte ses fruits.