UN MODÈLE DE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE INTELLIGENTE

Depuis que l’Accord de Paris a manifesté une volonté politique affichée de sortir des énergies fossiles, les alternatives écologiques aux chaudières à gaz ou à mazout sont toujours plus chaudement recommandées aux consommateurs. Eida, avec son système de pompe à chaleur alimenté à l’énergie solaire, fournit une solution entièrement verte aux pionniers de la transition énergétique. Détails avec Paul Kauten, administrateur délégué.

Alternatives aux énergies fossiles…

Les nouvelles constructions (résidentielles ou fonctionnelles) bénéficient généralement de conceptions plus écologiques que par le passé. Elles représentent toutefois, en termes de surface et de besoins énergétiques, une faible portion de l’immobilier. Par conséquent, une transition écologique réussie ne peut passer que par la rénovation des bâtiments existants et l’abandon des énergies fossiles en leur sein. Deux alternatives au mazout ou au gaz se présentent aux propriétaires désireux de franchir le cap : la biomasse ou la géothermie couplée au solaire. « Bien que renouvelable, la biomasse est une ressource au potentiel limité par les surfaces de forêts. De plus, une chaudière à pellets requiert un système de stockage très volumineux. C’est pourquoi, chez Eida, nous proposons un système de pompe à chaleur (PAC) alimenté à l’énergie solaire. Si l’on peut déjà considérer comme propre la chaleur produite par une PAC géothermique, celle-ci consomme tout de même de l’électricité. Pour rendre l’installation réellement verte, nous la couplons donc avec des panneaux photovoltaïques. Sans batterie, un tel système peut fournir en direct 30% de la consommation globale du bâtiment (en électricité ménagère, eau chaude et chauffage). Si les besoins restants sont couverts par de l’électricité verte, la sortie du fossile est complète. Bien sûr, avant toute installation, il convient de procéder à l’assainissement énergétique de l’édifice. En éliminant les pertes au niveau de l’enveloppe thermique, le rendement de la pompe à chaleur ne sera que meilleur et l’énergie renouvelable sera ainsi valorisée au mieux. Il est également important, à cette fin, de bénéficier d’un système de distribution de chaleur basse température », explique Paul Kauten.

…au financement avantageux

Intéressante par sa dimension écologique, cette solution reste, à court terme, un peu plus onéreuse qu’un remplacement classique par une nouvelle chaudière à gaz ou à mazout. Opposées à l’idée qu’un frein financier n’entrave la transition énergétique, Eida et sa coopérative Energy Revolt proposent des packages reposant sur le contracting énergétique, une solution permettant de produire et de consommer sa propre énergie sans devoir financer les installations au préalable. « Grâce au package autoconsommation solaire, l’installation des panneaux photovoltaïques n’engendre aucune dépense pour le client. Celui-ci continue simplement de payer l’électricité générée jusqu’au remboursement de l’équipement. A ce moment-là, il pourra pleinement profiter des avantages de l’autoconsommation en réduisant sa facture d’électricité. Nous proposons une solution identique pour les pompes à chaleur : nous finançons le matériel pour le client qui le désire et celui-ci paie la chaleur qu’il va en tirer jusqu’à ce qu’il soit remboursé », détaille Paul Kauten.

Au-delà d’un financement avantageux, les packages « solaire » et « pompe à chaleur » incluent la planification et la réalisation des travaux ainsi que la prise en charge de l’optimisation énergétique après la mise en service. « La priorité est d’exploiter les équipements au maximum de leurs capacités. Généralement, les particuliers ont tendance à investir dans des installations qui ne couvrent que leurs propres besoins, laissant parfois une surface de toit inexploitée. Grâce à notre solution, nous pouvons exploiter la toiture au maximum sans que cela n’ait d’impact financier pour le client. L’installation n’en sera que plus rentable, et peut être couplée en plus à une batterie pour augmenter la couverture solaire », affirme Paul Kauten. En outre, tous les équipements fournissent des données à une plateforme intelligente permettant l’optimisation à distance de la production et de la consommation. Lorsque l’énergie solaire produite in situ est inférieure aux besoins du ménage (en cas de mauvais temps ou en période creuse), Eida fournit la différence grâce à son électricité verte. A terme, l’idée serait de combler ce déficit grâce à l’énergie issue de tout un pool d’installations, réunissant ainsi leurs propriétaires en une véritable communauté énergétique. « Nous construisons ainsi un nouveau modèle assurant un approvisionnement décentralisé en énergie renouvelable locale, à la fois pour l’électricité, l’eau chaude et le chauffage. Nous constatons que les gens sont très intéressés par ce système. Ce qui leur importe n’est pas le retour sur investissement mais l’opportunité de consommer leur propre énergie », poursuit Paul Kauten.

Nous construisons un nouveau modèle assurant un approvisionnement décentralisé en énergie renouvelable locale

Une transition en marche

Pour preuve, Eida réalise actuellement ses deux premiers projets de rénovation énergétique. Dans le premier cas, une pompe à chaleur air/eau nouvelle génération, alimentée par des panneaux photovoltaïques déjà en fonctionnement, viendra remplacer une ancienne chaudière à gaz. Dans le second, un client déjà équipé de panneaux photovoltaïques a opté pour une pompe à chaleur géothermique en remplacement de sa chaudière à mazout. Le cahier des charges comprend également la mise en place d’un système de chauffage plafond basse température qui permettra un refroidissement passif en été. « Les premiers projets servent toujours à roder la machine et à mettre en place les procédures adéquates, mais nous constatons déjà que la solution fonctionne et que l’offre semble être intéressante aux yeux des clients », déclare Paul Kauten.

Mais l’ambition du groupe ne s’arrête pas là. Eida aspire à proposer des solutions semblables pour des résidences ou des pools de bâtiments dans des quartiers existants. « Imaginons un quartier dans lequel des habitations voisines possèdent des surfaces de toit inégales. Nous pourrions former un pool de bâtiments avec une seule installation photovoltaïque et/ou géothermique de manière à ce que tous les habitants bénéficient de notre offre autoconsommation quelle que soit la surface de leur toiture », détaille Paul Kauten. Des projets de grande ampleur qui permettent d’expérimenter davantage d’options (comme l’ajout d’unités de stockage d’eau chaude décentralisées ou d’éléments réorganisant la distribution hydraulique de manière plus efficiente) mais qui nécessitent aussi un cadre juridique et financier propre. « Nous nous devons d’innover au-delà du volet technique, au niveau des types de contrats ou dans la manière de refacturer les charges. Je pense que la transition énergétique fera émerger de nouveaux modèles économiques et juridiques pour l’approvisionnement des immeubles », conclut Paul Kauten.

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