CARBON G. OU 12 ANNÉES DE SERVICES

Le transport de personnes à mobilité réduite y est une activité principale et c’est là un savoir-faire prisé par les foyers et les professionnels de santé de toute la région. « La complexité du trafic au Luxembourg est une source de stress et de danger pour les plus fragiles », après douze années d’activités, Georges Carbon est aussi fier du chemin parcouru que des belles rencontres qu’il a pu faire grâce à son métier. Interview.

Un mot sur l’évolution de l’entreprise…

En 1927, mon arrière-grand-père a lancé une société de transport à Saeul qui proposait des services de navettes entre Arlon, Mersch et la Ville de Luxembourg. A sa mort, en 1929, ses quatre fils ont repris son activité et ont été des pionniers des transports publics luxembourgeois en reliant des villes telles que Wiltz, Boulaide et Luxembourg-Ville. Après la guerre, mon grand-père s’est mis à son propre compte.

J’ai personnellement commencé en 2007 en tant qu’indépendant avec un seul minibus. Le projet Novabus a vu le jour en proposant un service de transport pour les personnes à mobilité réduite. En 2008, j’ai réussi à démontrer aux autorités publiques de l’époque toute l’importance du projet et la demande qu’il y avait dans ce domaine grâce à l’adoption d’une directive européenne qui a imposé à chaque pays d’assurer la mobilité des personnes nécessiteuses. Aujourd’hui, entre 7 et 12% de la population européenne sont des personnes à besoins spécifiques, et nous proposons d’assurer leur mobilité.

Nous venons de faire l’investissement de six nouveaux minibus Mercedes Sprinter et deux Volkswagen Caddy, tous à la dernière norme Euro6 et équipés de rampes pour les chaises roulantes. Ils viennent gonfler notre flotte à 30 minibus. Avec autant de chauffeurs, on peut donc dire que l’évolution est plutôt considérable.

Comment se passe la prise en charge des personnes chez Carbon G. ?

Nous avons réalisé 35 000 courses en 2017, dont presque la moitié pour des personnes en chaise roulante. Nous prenons en charge des personnes à mobilité réduite, des handicapés physiques ou moteurs et des personnes atteintes de maladies telles que Alzheimer, multiples scléroses ou Parkinson. Des mineurs aux personnes âgées, ils ont tous des besoins spécifiques et nous les considérons aussi comme des patients.

Nos minibus possèdent donc de larges portes et sont équipés d’une rampe d’accès, de mains courantes, d’escaliers escamotables et de tout le confort nécessaire pour que les courses se fassent dans les meilleures conditions.

La mobilité et l’autonomie de ces personnes sont primordiales. Leur journée commence et se termine par le transport et nous connaissons l’importance des habitudes qui les rassurent. C’est pourquoi nous essayons toujours d’assigner des chauffeurs fixes à certaines courses parce que cela facilite beaucoup de choses.

Nous avons réalisé 35 000 courses en 2017, dont presque la moitié pour des personnes en chaise roulante

La relation entre le chauffeur et le client est donc importante ?

Primordiale même. D’où la précaution que je porte au recrutement de nouvelles recrues. La personnalité est sans aucun doute le plus important mais faut-il aussi qu’il aime la conduite, la ponctualité et le contact avec les gens. Nous organisons également plusieurs formations internes spécifiques à la prise en charge et à l’écoconduite.

Dans l’intimité de la cabine, le chauffeur connaît les préférences du passager, son style de musique, la température adéquate, son équipe de foot favorite ou ses sujets de discussions de prédilection. Autant de détails qui font que le trajet devient agréable. Cette relation se tisse de manière naturelle, humaine, multiple et est indispensable dans notre activité. Le chauffeur est aussi une oreille bienveillante pour les petits tracas du quotidien. La grande majorité d’entre eux parlent le luxembourgeois bien sûr mais l’importance se trouve dans la prise en charge, l’assistance, la faculté d’écoute et l’attention portée à la sécurité.

Est-ce que l’électromobilité pourrait s’intégrer à votre activité et quel regard portez-vous sur l’avènement des véhicules autonomes ?

Je suis ouvert aux développements novateurs. Cependant, les minibus purement électriques sont confrontés au problème du poids, la masse maximale autorisée étant limitée à 3,5t. Sachant que les batteries représentent un poids considérable nous nous voyons contraints au niveau du permis de conduire. Opérant dans la région du centre du Grand-Duché, il fait sens de rouler à l’électrique et nous avons déjà prévu les infrastructures électriques nécessaires dans nos deux dépôts. Mais faut-il encore que les technologies et les législations évoluent.

Pour ce qui est des véhicules autonomes, l’amoureux des belles cylindrées des années 60 que je suis reste farouchement attaché au plaisir de conduire. D’un point de vue professionnel, je ne pense pas que les robots puissent remplacer les hommes là où il y a une nécessité d’assistance ; ou tout du moins, cela ne serait pas souhaitable.

Carbon G. Sàrl
16 A, Rue de la Cimenterie
L-1337 Luxembourg
(+352) 2600 2000
www.carbon.lu