LUXEMBOURG, UN LABORATOIRE POUR L’INNOVATON
Ces 5 et 6 mars 2019, experts et praticiens de la Smart City se sont donnés rendez-vous à Belval, ce « microcosme de la matière grise » comme aime à l’appeler Aline Muller, directrice du LISER, pour échanger sur les dernières tendances en la matière. Retour sur ce 10e Symposium International, consacré à l’émergence de la ville intelligente.
Depuis 2009, le Symposium international « Regards croisés sur les transformations de la gestion et des organisations publiques » regroupe annuellement dirigeants, consultants des affaires publiques et universitaires. Pour sa 10e édition, deux institutions scientifiques luxembourgeoises publiques, le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER) et le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), se sont associées pour traiter de l’avènement de la ville intelligente et des multiples défis qui l’accompagnent. Le Luxembourg s’est imposé comme le lieu le plus indiqué pour traiter de la thématique. Pour Thomas Kallstenius, directeur du LIST, « le Luxembourg devient une « Smart Nation ». C’est l’endroit idéal pour expérimenter toutes sortes d’innovations à l’échelle d’un Etat. Si cela fonctionne au Luxembourg, cela peut fonctionner partout ailleurs ».
Le Luxembourg est l’endroit idéal pour expérimenter toutes sortes d’innovations à l’échelle d’un Etat
Cette idée d’un Grand-Duché qui constituerait un laboratoire à grande échelle, on la retrouve dans l’intervention du ministre Claude Turmes, en charge des portefeuilles de l’Energie et de l’Aménagement du territoire. Le militant écologiste a exposé sa vision de la Smart City comme réponse aux enjeux sociaux et, surtout, environnementaux actuels. Alors que le Grand-Duché vit déjà à crédit écologique depuis plusieurs jours, le ministre voit dans l’évolution des secteurs de la construction, de l’énergie et des transports, de réelles perspectives pour réduire l’impact écologique du pays : « Je veux que le Luxembourg devienne un énorme laboratoire de nouveaux quartiers « zero carbone, zero waste », avec une approche de la mobilité complètement différente ».
Tout au long de son intervention, le ministre s’est exprimé sur la réelle nécessité, pour les décideurs politiques, d’être accompagnés par les acteurs de l’innovation et de la recherche, notamment vis-à-vis des solutions intelligentes. Un discours qui donne tout son sens à l’initiative des organisateurs, désireux de créer une plateforme d’échange entre chercheurs, politiques, entreprises privées et sociétés de conseil œuvrant dans le domaine de la Smart City.
C’est ainsi qu’à tour de rôles, entre tables rondes, ateliers et poster sessions, chercheurs et professionnels se sont exprimés et ont débattu sur les enjeux technologiques, managériaux, socio-économiques, financiers et écologiques soulevés par le développement urbain du futur. L’occasion de porter des regards croisés et critiques vis-à-vis des pratiques et des perspectives d’avenir. Alors, le Luxembourg, « cap ou pas cap de concevoir la ville de demain ? », c’est le défi que lui lancent les organisateurs…
Par A. Jacob
Photo: ©Agence Kapture